La tour Silva sort de terre à Bordeaux, avec du bois de France

La tour Silva en projet (illustration: droits réservés)
La tour Silva en projet (illustration: droits réservés)
La tour Silva sort de terre à Bordeaux, avec du bois de France

Un nouvel immeuble entre en chantier. Il marie bois et béton, ainsi que divers procédés constructifs mobilisant des résineux.

 

La tour Silva entre en chantier. C’est un immeuble en bois de 56 mètres de haut, dont la construction commence à Bordeaux (Nouvelle-Aquitaine), ponctuée par la pose de sa première poutre à la mi-octobre 2023*. Sa livraison s’annonce pour fin 2025, suite à un dépôt du permis de construire en avril 2019.

Le projet fait suite à un concours lancé par l’établissement public d’aménagement (EPA) Bordeaux Euratlantique. L’EPA a désigné deux lauréats, Hyperion et Silva – la tour Hyperion, livrée en 2021, renferme 1 400 m³ de bois massif et dépasse les 50 mètres de haut elle aussi.

Avec l’opération Silva et ses plus de 9 000 m² de surface de plancher, le promoteur Kaufman & Broad entend alimenter sa « trajectoire bas carbone ».

Poteaux-poutres et bois lamellé croisé

Comprenant une structure mixte bois-béton, la tour bordelaise doit renfermer plus de 60 % de bois. L’équipe du projet n’a pas précisé le volume de bois correspondant.

Du rez-de-chaussée au R+4, le béton est roi (poteaux et plancher). À partir du R+5, la structure marie bois et béton. Sur toute la hauteur, un noyau central en béton (ascenseurs et escaliers de secours) confère à l’édifice « la stabilité nécessaire », d’après les concepteurs de l’ouvrage.

Le bois est toutefois présent du R+1 au R+16 via les façades à ossature bois – avec un revêtement métallique. Du R+5 au R+16, le bois se retrouve en plancher CLT (bois lamellé-croisé) et en structure, avec un assemblage de poteaux-poutres en bois lamellé-collé.

Dans les façades, intervient de l’épicéa provenant de France et d’Europe du Nord. Le CLT mobilise du pin de France et les poteaux-poutres, de l’épicéa d’Europe du Nord, nous précise le promoteur.

Parmi les entreprises investies dans l’enveloppe du bâtiment, se trouvent GTM Bâtiment Aquitaine (Vinci Construction) et deux spécialistes de la construction bois, Arbonis (une autre filiale du groupe Vinci) et Syface (groupe Millet Industrie).

Notamment, le scieur Piveteaubois prévoit de fournir à Arbonis, d’ici à mars 2024, 750 m³ de CLT.

« Faire avancer la recherche en matière de construction bois »

Silva se revendique d’« une performance technique égale ou supérieure à celle du béton, en termes de résistance aux évènements climatiques, de solidité et de confort ». L’immeuble affiche, en phase d’usage, la certification de « haute qualité environnementale » NF Habitat HQE 9 et le label de faible empreinte carbone E+C- (niveau E3C2).

Pour ce projet de bâtiment, Kaufman & Broad a organisé un test de résistance aux secousses sismiques, réalisé chez l’institut FCBA. « Sur une table vibrante, la maquette a été soumise à trois secousses, l’une à 50 % du séisme le plus fort jamais enregistré en France, la deuxième à 150 % de la puissance de ce séisme et la troisième correspondant à un séisme de 9 sur l’échelle de Richter », se félicite l’EPA Bordeaux-Euratlantique. Se sont ajoutés des tests de prise au vent. L’EPA indique avoir choisi de « mettre à disposition les données produites lors des premières constructions » en bois, notamment les résultats des essais sismiques. Il s’agit de « faire avancer la recherche en matière de construction bois », appuie Kaufman & Broad.

« Vers 100 % de construction bois »

Le futur immeuble a vocation à accueillir des commerces et des parties communes en rez-de-chaussée. Dans les étages, un total de 125 logements se répartit entre des logements dits en accession libre et d’autres destinés au bailleur Vilogia.

Silva s’inscrit dans la rénovation urbaine du quartier bordelais de la gare Saint-Jean. L’aménageur Bordeaux-Atlantique ambitionne de tendre « vers 100 % de construction bois ».

C. C./Forestopic

* La première poutre de Silva a été posée par Nordine Hachemi, président de Kaufman & Broad, et Georges Lopez, son directeur régional, l’architecte Steven Ware (Art&Build), ainsi que Clément Rossignol Puech, président de Bordeaux Euratlantique, Mathieu Mangin, conseiller municipal délégué pour le quartier Bordeaux Sud, et Jean-Jacques Puyobrau, vice-président de Bordeaux Métropole en charge du logement, de l’habitat et de la politique de la ville.

Mis à jour le 17 novembre 2023

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