Le label Bas-Carbone vient d’être lancé officiellement. Il donne un cadre légal pour la compensation carbone en forêt
Le label Bas-Carbone vient d’être lancé officiellement. Il donne un cadre légal pour la compensation carbone en forêt (crédit photo: Pascal Charoy)

Carbone: le rôle de la forêt française enfin reconnu

 

Le label Bas-Carbone permet désormais aux entreprises et aux collectivités de compenser leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) en finançant des travaux dans les forêts françaises. Après sa création, de premières méthodes de mesure viennent d’être validées. Forêts de France revient sur les enjeux de ce label et sur les premières expérimentations menées sur le terrain. 

2019 restera dans les annales forestières comme l’année d’une reconnaissance officielle : en stockant du CO2, la forêt française contribue à l’atténuation du changement climatique. C’est l’enjeu du label Bas-Carbone, créé fin 2018. Le ministre de la Transition écologique et solidaire, François de Rugy, a donné le coup d’envoi officiel du label, le 23 avril 2019, lors d’un colloque organisé dans les locaux de son ministère, à Paris.

Trois premières méthodes validées pour la forêt et le carbone

Le gouvernement a validé, à date, trois méthodes pour mesurer la quantité de carbone stocké en forêt. Elles concernent le boisement de terres agricoles en friches, la reconstitution de forêts dégradées – après un incendie ou une tempête par exemple –, ainsi que la conversion de taillis en futaie sur souches.

Pour mémoire, les entreprises ou les collectivités souhaitant compenser en France leurs émissions de carbone disposent ainsi d’un cadre légal pour financer, à cette fin, des travaux en forêt privée ou publique. Le label Bas-Carbone permet de convertir cet investissement en tonnes de CO2 séquestrées. Auparavant, les entreprises françaises souhaitant engager une compensation certifiée de leurs GES devaient bien souvent se tourner vers des puits de carbone encadrés par des labels internationaux.

De premiers projets dans le Massif central

Ce référentiel comble donc un vide à l’échelle nationale. Il a été mis au point au cours d’un long travail préparatoire, mené par le Centre national de la propriété forestière avec des partenaires.

Des tests se sont déroulés sur le terrain, à l’échelle du Massif central (programme Vocal). Avec le soutien financier du groupe La Poste, des dizaines de petits propriétaires forestiers et des communes ont réalisé des travaux d’amélioration, entre 2015 et 2019, sur un total de 127 hectares. Il s’agissait de boisement de terres agricoles, de reboisement après incendie ou de conversion de taillis en futaie. Ces projets ont vocation à améliorer le stockage de carbone, ce qui est la raison d’être du label. Forêts de France revient en détail sur ces expérimentations, dans son dossier de mai 2019.

Rendez-vous en 2020 pour un bilan du label Bas-Carbone

Le ministre François de Rugy a, par ailleurs, lancé l’idée d’« un rendez-vous d’ici un an pour faire un premier bilan de l’ensemble des actions engagées dans le cadre du label Bas-Carbone, mais aussi un rendez-vous au jour le jour, en tout cas en continu, pour avoir une logique de suivi ». Avec l’optique de mesurer les résultats des projets et de les faire connaître.

Le label Bas-Carbone pourra aussi orienter des projets vers la forêt, au regard du projet de loi sur l’énergie et le climat, présenté en Conseil des ministres le 30 avril 2019. Le texte fixe un objectif de neutralité carbone de la France, plus précisément « zéro émission nette de gaz à effet de serre » d’ici à 2050, soit un équilibre entre les émissions de GES et leur absorption, notamment par les écosystèmes en tant que puits de carbone.