Reboiser en Bretagne: Breizh Forêt Bois à mi-parcours

Les surfaces de peuplements non valorisables en bois d’œuvre, charpente ou emballage, sont estimées à 38 % des massifs forestiers de Bretagne
Les surfaces de peuplements non valorisables en bois d’œuvre, charpente ou emballage, sont estimées à 38 % des massifs forestiers de Bretagne (crédit photo: CRPF)
Reboiser en Bretagne: Breizh Forêt Bois à mi-parcours

Breizh Forêt Bois soutient des projets pour boiser et reboiser en Bretagne. Avec la volonté de concilier la diversité des essences en forêt et l’adaptation de la production de bois aux besoins du marché.

 

Planter 4 000 hectares d’essences destinées à la production de bois d’œuvre à l’horizon 2020 en Bretagne, c’est l’objectif initial de Breizh Forêt Bois. Ce programme s’appuie sur des soutiens financiers de 10 millions d’euros, provenant de fonds européens (Feader), de l’État et de la région. Il a fait l’objet de cinq appels à projets depuis 2 ans. Ceux-ci visent à boiser et reboiser des terrains, publics ou privés, et à substituer des essences plus nobles en lieu et place de peuplements pauvres et peu valorisables en bois d’œuvre ou en emballage.

Redynamiser la forêt bretonne

Breizh Forêt Bois, initié en 2015 et destiné à redynamiser la forêt bretonne, est aujourd’hui à mi-parcours. Les aides financières sont attribuées sur dossier à des projets présentés par des collectivités ou des propriétaires privés couvrant au minimum 3 hectares en un seul ou plusieurs îlots. Tous les projets doivent s’engager dans une logique de gestion durable de la forêt, avec la diversité des essences adaptées au terrain et valorisables économiquement sur les marchés.

La forêt, 14 % du territoire breton
La forêt bretonne s’étend sur 395 000 hectares, soit 14 % du territoire régional (30 % au niveau national). Elle est constituée à 74 % d’essences feuillues et à 26 % de résineux. Et elle s’accroît chaque année de quelque 3 000 hectares, conséquence de la déprise agricole, de repousses naturelles ou de friches. La forêt bretonne est à 92 % privée, appartenant à plus de 116 000 propriétaires, d’où un morcellement des surfaces. La forêt, y compris son exploitation, fait vivre plus de 400 emplois dans 230 entreprises du territoire.

700 000 arbres plantés

Les surfaces couvertes par des peuplements non valorisables en bois d’œuvre, charpente ou emballage, sont estimées à 38 % des massifs. Dans certains cas, des coupes rases permettent de repartir avec de nouveaux peuplements forestiers.

Le dispositif Breizh Forêt Bois a permis la plantation d’environ 700 000 arbres sur 615 hectares, dont 73 % de résineux et 27 % de feuillus. Une réponse aux besoins exprimés par les scieurs qui ciblent principalement les résineux pour le bois d’œuvre, alors que la forêt s’avère couverte de feuillus en majorité.

L’accroissement de la forêt bretonne représente 2,4 millions de mètres cubes par an. La récolte de bois est évaluée à 1,1 million de mètres cubes. La plantation du massif résineux, aujourd’hui à maturité et exploité, date des années d’après-guerre. Ce massif productif est considéré comme le moteur de la filière forêt-bois bretonne.

Bilan des flux de bois en Bretagne (source: IGN)
Bilan des flux de bois en Bretagne (source: IGN)

« La qualité plutôt que de la quantité »

Mais, la progression est plus lente que prévue. Les acteurs ont dû revoir leurs objectifs à la baisse, se fixant désormais 2 500 hectares d’ici à 2020 et non plus 4 000 hectares.

Yohan Lojou, coordinateur pour l’interprofession forêt-bois régionale Abibois, précise :

« Nous avons préféré faire de la qualité plutôt que de la quantité. »

Au global, 88 dossiers ont été financés, soit 2,8 millions d’euros d’investissement. Des financements complémentaires existent pour aider à l’amélioration des dessertes forestières et à l’accès des engins d’exploitation, un autre est destiné aux opérations de défense des forêts contre l’incendie. De plus, le programme Dynamic Bois, soutenu par l’Ademe pour améliorer les peuplements forestiers, comporte deux projets en Bretagne, l’un déposé en 2015 et l’autre, en 2016.

M. C./Forestopic

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