Après le remaniement: énergie, climat et forêt dans le discours de politique générale d’Élisabeth Borne

La Première ministre Élisabeth Borne à l’Assemblée nationale, le 6 juillet 2022 (crédit photo: Gouvernement)
La Première ministre Élisabeth Borne à l’Assemblée nationale, le 6 juillet 2022 (crédit photo: Gouvernement)
Après le remaniement: énergie, climat et forêt dans le discours de politique générale d’Élisabeth Borne

Élisabeth Borne a annoncé ou confirmé des mesures susceptibles de concerner la forêt et la filière bois. Notamment, la Première ministre fait sien un projet de loi d’orientation à venir sur l’énergie et le climat.

 

Neutralité carbone d’ici à 2050 et réduction des émissions de gaz effet de serre ont ponctué la déclaration de politique générale prononcée par la Première ministre, Élisabeth Borne, ce 6 juillet 2022, à l’Assemblée nationale.

Élisabeth Borne veut concilier croissance économique et écologie :

« La révolution écologique que nous voulons mener, ce sont des innovations, des filières nouvelles, des emplois d’avenir. »

« Une vaste concertation » sur l’énergie et le climat

La législation est l’un des outils que compte utiliser l’exécutif :

« Dès le mois de septembre, nous lancerons une vaste concertation, en vue d’une loi d’orientation énergie-climat. Filière par filière, territoire par territoire, nous définirons des objectifs de réduction d’émissions, des étapes et des moyens appropriés. La transition écologique est l’affaire de tous. Les dirigeants des grandes entreprises doivent montrer l’exemple et leur rémunération dépendra de l’atteinte des objectifs environnementaux »,

a déclaré Élisabeth Borne.

Le ministère français de la Transition écologique a déjà mené, entre novembre 2021 et février 2022, une première phase de concertation publique, menée par Internet, dans l’optique de bâtir la future Stratégie française sur l’énergie et le climat (SFEC). Les thèmes soumis à la discussion comprennent la chaleur renouvelable, y compris par le bois énergie, la rénovation des logements, la décarbonation de l’industrie, l’agroforesterie, la bioéconomie, les forêts et les puits de carbone, ou encore le recours aux produits bois pour leurs effets de substitution et de stockage carbone.

La SFEC doit donner lieu à la première loi de programmation quinquennale sur l’énergie et le climat (LPEC), censée être adoptée avant la fin du premier semestre 2023. Il doit en découler une troisième édition de la stratégie nationale bas-carbone (SNBC) et du plan national d’adaptation au changement climatique (PNAC), ainsi que la nouvelle programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE 2024-2033) – des textes dont l’adoption est prévue d’ici à la mi-2024.

La souveraineté énergétique, dans le contexte de la guerre en Ukraine, ressort aujourd’hui comme un enjeu saillant. Le gouvernement entend miser à la fois sur les énergies renouvelables et sur le nucléaire.

« Nous serons la première grande nation écologique à sortir des énergies fossiles »,

ambitionne Élisabeth Borne.

Rénovation des logements, décarbonation, forêts

Parmi les annonces, figurent l’intention de l’État de détenir 100 % du capital d’EDF, des aides « MaPrimeRénov’ » pour rénover 700 000 logements par an, la continuation des soutiens visant à compenser la cherté du prix de l’énergie, et « au moins la moitié » des financements du plan France 2030 consacrée à des enjeux tels que la décarbonation de l’industrie.

Élisabeth Borne a eu un mot pour la forêt :

« Protéger l’environnement, c’est préserver la nature et la biodiversité face au risque d’une sixième grande d’extinction. Nous accentuerons notre politique de préservation des espaces naturels – forêts, montagne, littoraux, océans. Nous aurons une attention toute particulière pour nos outre-mer, dont la biodiversité est un trésor inestimable. »

De plus, il est prévu que chaque ministre reçoive une feuille de route sur le climat et la biodiversité.

De nouveaux postes ministériels

Le discours de la Première ministre, chargée de la planification écologique et énergétique, intervient quelques jours après le remaniement du gouvernement, présenté le 4 juillet 2022.

Notamment, comme depuis la fin mai 2022, Marc Fesneau est confirmé à l’Agriculture. Agnès Pannier-Runacher conserve le portefeuille de la Transition énergétique.

Christophe Béchu, qui était ministre délégué des Collectivités territoriales, passe à la Transition écologique, où il prend la relève d’Amélie de Montchalin. C’est entre autres à ses côtés que plusieurs postes ministériels sont créés. Ainsi, le maire de Clichy-sous-Bois, actif dans la rénovation urbaine, Olivier Klein, devient ministre délégué de la Ville et du Logement. Entrent aussi au gouvernement, les secrétaires d’État Bérangère Couillard, chargée de l’écologie, par ailleurs députée de Gironde élue en 2017 et réélue en 2022, et Dominique Faure, chargée de la ruralité, également élue députée de Haute-Garonne en 2022.

C. C./Forestopic

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