Grumes de chêne dans la campagne nivernaise (crédit photo: Pascal Charoy)
Grumes de chêne dans la campagne nivernaise (crédit photo: Pascal Charoy)

Bois locaux: le retour en force des circuits courts

 

Les agriculteurs ont remis au goût du jour les circuits courts, une pratique qui consiste à vendre ses produits à des consommateurs de proximité. Dans une société où les échanges sont de plus en plus virtuels, ces méthodes de commercialisation créent du lien et restaurent la confiance dans le producteur. La forêt et ses produits ligneux n’échappent pas à ce phénomène auquel Forêts de France consacre son dossier de novembre 2021.

La transformation et l’utilisation locales de la ressource en bois alimentent un cercle vertueux : le dynamisme économique du territoire, l’emploi local, la réduction de l’empreinte carbone. A contrario, un bois qui arriverait de l’autre bout du monde pour être transformé pourrait perdre en chemin, via le transport, tout bénéfice environnemental… Une question se pose : comment les forestiers pourront-ils répondre à une demande croissante de produits régionaux ?

On peut imaginer repenser les interfaces, en donnant la priorité aux circuits courts. Ces circuits, qui minimisent le nombre d’intermédiaires entre le producteur et le consommateur final, permettraient d’éviter la fuite des produits vers des destinations lointaines.

Le circuit court, à quelle échelle ?

Concrètement, aujourd’hui, la volonté de consommer « local » s’exprime à différents niveaux géographiques : à l’échelle du pays, d’une région, d’un territoire, voire d’un massif. Elle est déclinée au travers de marques et labels qui fleurissent en France depuis une dizaine d’années. « Bois de France », porté par la Fédération nationale du bois (FNB), vise l’utilisation du bois issu des forêts françaises. « Bois des territoires du Massif central » restreint le périmètre aux limites et aux essences de cette moyenne montagne. Le champ se réduit encore avec l’AOC « Bois de Chartreuse » qui valorise sapins et épicéas d’altitude dans un massif de 600 km².

Chacune à leur niveau, ces marques viennent appuyer le retour en force du made in France dans les habitudes de consommation des Français. Mais, elles ont parfois le défaut de fonctionner en « circuit fermé » entre acteurs économiques. Lorsqu’il achète du bois dans une grande surface de bricolage, le consommateur demeure dans l’ignorance de l’origine de ses achats. La marque « Bois de France » n’est pas encore visible auprès des consommateurs des villes.

Cette distance entre producteurs et consommateurs a moins cours en milieu rural. De plus en plus de scieries artisanales ou semi-industrielles ouvrent leurs portes à une clientèle de proximité. Sur le modèle agricole, l’acheteur obtiendra des réponses sur l’origine du bois et sa transformation. Le consommateur peut même aller directement à la source, en forêt, pour façonner son bois de chauffage. Il sera cette fois au contact du propriétaire qui pourra le renseigner sur les secrets de la gestion forestière.

Les propriétaires forestiers sont attachés à la valorisation locale de leurs bois et ils sont déjà nombreux à prendre les choses en main, accompagnés de leurs conseils. Les collectivités jouent aussi le jeu de la proximité pour développer l’utilisation de leur ressource. Le rôle des communes forestières, souvent à l’origine des labels, fait à ce titre figure d’exemple.

Pascal Charoy (Forêts de France)

Autour du sujet : Les labels pour le bois local sont-il efficaces ? (L’Agora)



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Rubrique humoristique et satirique de la forêt et du bois


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