« Écoreboisement » en mélèze hybride et en douglas sur une parcelle gérée par Coopérative forestière Bourgogne Limousin (crédit photo: CFBL)
« Écoreboisement » en mélèze hybride et en douglas sur une parcelle gérée par Coopérative forestière Bourgogne Limousin (crédit photo: CFBL)

Planter des arbres ou laisser des graines pousser ne suffit pas, il faut aussi entretenir la forêt

 

Planter des arbres ou constater l’arrivée d’une régénération naturelle de la forêt n’est pas une fin en soi. C’est le début d’une aventure qui comporte de nombreuses inconnues. Pour assurer le bon démarrage de ces plants ou autres semis naturels, le propriétaire forestier doit, les premières années, lutter contre une végétation concurrente aux multiples facettes. Dans son dossier de décembre 2021, la revue Forêts de France présente les enjeux des entretiens, les pièges à déjouer, les outils et techniques offrant de bons résultats. 

On évalue à 50 millions le nombre de plants forestiers qui seront installés dans les deux prochaines années grâce au plan de relance gouvernemental. Pour assurer l’avenir de ces reboisements et récolter du bois, propriétaires et gestionnaires devront en réussir l’entretien durant des années et se montrer particulièrement attentifs au cours des cinq premières années.

Pour accéder à l’eau, à la lumière et aux éléments minéraux, leurs principaux carburants, les jeunes arbres vont lutter contre des concurrents déjà en place et à croissance rapide. Ils ne doivent pas se laisser dominer et, pour gagner cette compétition, le sylviculteur va leur apporter une aide essentielle.

Anticiper les travaux forestiers à venir

Il est important que le propriétaire forestier soit informé, avant les travaux de plantation, que celle-ci n’est pas une fin en soi, mais le début d’un long processus qui va engager des dépenses.

Il est indispensable de faciliter l’accès aux plants pour les futurs entretiens de la forêt en devenir. Il faut ainsi prévoir des interlignes d’au moins 3,50 m (soit l’espacement entre les rangées d’arbres, visibles au démarrage), si l’on compte les entretenir avec des engins de broyage classiques. Une autre option est d’ouvrir à la débroussailleuse des filets sylvicoles plus étroits pour un passage d’homme. Si des cloisonnements (chemins) d’exploitation préexistaient dans le précédent peuplement, le gestionnaire doit les conserver pour ne pas planter des arbres sur des zones tassées et ne pas en tasser de nouvelles lors des futures exploitations et ainsi préserver les sols.

Toujours au stade de la conception du projet, il est important d’anticiper les risques de blocage par la végétation concurrente, c’est-à-dire prévenir l’explosion des graminées, de la fougère aigle, de la callune ou de la ronce, lors des travaux préparatoires du sol. Cette préparation favorise un démarrage rapide des plants et retarde le développement de la végétation concurrente. Elle fournira au sylviculteur un répit d’une ou deux années. La plantation dans le recru est aussi possible en travaillant le sol sur de petits périmètres à la pioche ou avec une minipelle. On parle alors de potet travaillé ; le plant y est installé dans un environnement favorable.

Des interventions sylvicoles a minima

Durant la première année de la plantation, le gestionnaire-propriétaire visite sa parcelle au début de l’été, afin d’établir un diagnostic. Les accès (cloisonnements) doivent rester pénétrables. Une première opération sylvicole (dégagement) est alors nécessaire si les plants sont déjà menacés par la végétation concurrente. Les dégagements sont réalisés autour du plant à la débrousailleuse ou au croissant. Il peut être suffisant d’intervenir au broyeur entre les lignes d’arbres.

Ensuite, lorsque la plantation est sortie de sa phase d’installation, la surveillance peut être moins fréquente. L’entretien passe alors par les tailles de formation et l’élagage.

Enfin, l’efficacité économique des entretiens ne doit pas être négligée. Le propriétaire doit garder à l’esprit la notion de travail utile. Si la mécanisation se développe, l’huile de coude demeure le carburant essentiel de nombreux sylviculteurs passionnés. S’il n’y a pas de menace directe, inutile d’éliminer toute la végétation entre les plants, ce qui permet de maintenir une ambiance forestière.

Pascal Charoy (Forêts de France)



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Rubrique humoristique et satirique de la forêt et du bois


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