Jeunes feuilles d’aulne blanc (crédit photo: Mireille Mouas/CNPF)
Jeunes feuilles d’aulne blanc (crédit photo: Mireille Mouas/CNPF)

Être propriétaire de forêt, une chance et des responsabilités

 

La forêt est au cœur d’enjeux liés à la nature, à la production de bois, comme à la biodiversité, voire au risque incendie. Et, par conséquent, le propriétaire forestier aussi. La gestion durable représente un premier pas essentiel vers la pérennité de la forêt.

Les raisons d’aimer la forêt sont multiples et intimement liées aux parcours individuels et familiaux. Le dossier de Forêts de France de janvier-février 2023 est construit comme une introduction à la forêt et à sa gestion, destinée aux propriétaires forestiers néophytes, et à tous les autres : pour partager sa passion, découvrir ou redécouvrir les professionnels à connaître, ainsi que les grands enjeux économiques et écologiques de la propriété forestière.

Une chance et des responsabilités

Être propriétaire forestier, c’est pouvoir profiter d’un espace de pleine nature, c’est assurer la transmission d’un patrimoine unique, et aussi tirer un revenu principal ou complémentaire des recettes de la coupe de bois, matériau renouvelable, ou encore bénéficier d’un mode de chauffage en « circuit court ».

Ce sont aussi des responsabilités. La forêt rend de nombreux services à nos sociétés humaines : elle fournit un matériau durable, capte le carbone, abrite la biodiversité, stabilise les sols, filtre l’eau, contribue au bien-être des citoyens. Sa gestion durable contribue au maintien de ces services, au bénéfice de l’intérêt général. Par ailleurs, une forêt non entretenue est plus sensible au risque incendie et aux risques sanitaires.

Il est donc essentiel que les propriétaires s’engagent dans une démarche de gestion durable de leur forêt. En France, la forêt privée souffre davantage d’un déficit de gestion que d’une surexploitation de la ressource. Certes, la déforestation constitue un fléau ravageur dans de nombreux pays du Sud ; ce n’est pas le cas des forêts françaises qui gagnent du terrain chaque année. Depuis 1908, leur surface a crû de 7 millions d’hectares.

La gestion durable de la forêt, des risques et des revenus

L’acte de gestion représente un premier pas essentiel vers la pérennité de la forêt. Selon le Code forestier, qui régit les espaces forestiers en France, « la gestion durable des forêts garantit leur diversité biologique, leur productivité, leur capacité de régénération, leur vitalité et leur capacité de satisfaire, actuellement et pour l’avenir, les fonctions économiques, écologiques et sociales pertinentes ».

Gérer une forêt implique des investissements (liés au renouvellement des peuplements ou à la desserte), des charges régulières (impôts sur le revenu et le foncier), mais aussi des risques dont certains sont assurables (responsabilité civile en cas d’accident d’un tiers, tempête, incendie). Le forestier doit donc rechercher une forme d’équilibre économique. La stratégie dépend de sa sensibilité mais aussi, bien entendu, de sa forêt : la surface, le morcellement, l’accessibilité, les essences présentes, la capacité de production de bois (liée au sol, au climat…), le tissu économique, les risques encourus localement (climat, gibier, fréquentation…), le potentiel cynégétique (chasse), etc.

Les sources de revenus peuvent être d’ordre divers et chacun les dose comme il le peut et le veut. La production de bois d’œuvre est l’une des pistes à privilégier pour assurer un revenu, de plus ou moins long terme, avec plus ou moins de risque, avec des produits de plus ou moins grande qualité et plus ou moins de revenus intermédiaires… La production de bois énergie est le plus souvent un sous-produit de la production de bois d’œuvre mais, dans les petites forêts, le bois de feu peut être une fonction importante. La location de la chasse ou une activité touristique, sont d’autres sources de revenus complémentaires.

Parce qu’il est confronté à un milieu complexe qui se gère sur le long terme, le propriétaire gagne à se former et à s’appuyer sur l’expertise de gestionnaires professionnels. La gestion durable passe souvent par la rédaction d’un document de gestion durable (obligatoire ou volontaire, en fonction des surfaces de forêts). Sa mise en œuvre est ponctuée de choix : monoculture ou diversité des peuplements et des traitements sylvicoles, adéquation avec les marchés, prise en compte du changement climatique et de la biodiversité. La route est longue et... passionnante !

Blandine Even (Forêts de France)



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Grivoiseries
Rubrique humoristique et satirique de la forêt et du bois


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