Une plateforme pour caractériser le bois énergie sort de terre à Nantes

Plateforme pilote de combustion et gazéification Leroux & Lotz
La plateforme technologique a mobilisé 3 millions d’euros d’investissement (crédit photo: Gérard Covos)
Une plateforme pour caractériser le bois énergie sort de terre à Nantes

Tester la qualité du bois urbain ou bocager et d’autres intrants, avant valorisation énergétique, c’est l’une des vocations d’une nouvelle plateforme de combustion et gazéification, à Nantes.

 

Leroux & Lotz Technologies vient d’inaugurer, début 2017, une plateforme pilote de combustion et de gazéification à Nantes (Pays-de-la-Loire). L’installation, baptisée Innov’Energy, se veut un outil de recherche et d’expérimentation, ainsi qu’un centre d’essais et un lieu de formation pour le personnel d’exploitation de sites tels que les chaufferies bois. L’unité a mobilisé 3 millions d’euros d’investissement, comprenant un prêt de BPI France et une aide de l’Ademe.

Bois urbain, bocager, ou déchets de bois

« Caractériser un combustible nécessite de parvenir jusqu’au stade des cendres »,

selon Paul Clémens, directeur commercial de Leroux & Lotz.

Vérifier la qualité du bois énergie permet d’y appliquer ensuite les procédés et réglages idoines. La société nantaise, fournisseur de chaudières et d’équipements industriels, propose ainsi aux détenteurs de combustibles (bois, résidus agricoles…) d’y apporter leur gisement pour le tester.

La nécessité de caractériser le combustible vaut plus pour le bois urbain ou bocager que pour le bois forestier, a priori dénué de polluants. Paul Clémens poursuit :

« Des bois d’élagage de ville ou de bord d’autoroute peuvent contenir tout ce que l’on trouve dans les fumées des voitures. »

Les déchets de bois, par exemple issus de chantiers de démolition, figurent aussi dans le spectre des combustibles que peut accepter le site. La valorisation énergétique leur épargne alors une mise en décharge.

R&D pour améliorer la gazéification

Transformer le bois en gaz ? C’est une autre activité de la plateforme. Elle vise à améliorer les techniques de gazéification, appliquées notamment à la biomasse.

Au programme de recherche et développement de Leroux et Lotz, figure la purification du gaz synthétique (ou « syngaz ») via le craquage thermique des goudrons. « Il s’agit d’ôter les goudrons, tout en limitant les pertes en pouvoir calorifique (PCI) que cette opération peut entraîner », précise Paul Clémens.

Enfin, l’unité a vocation à pourvoir aux besoins en chauffage du site industriel nantais de l’entreprise, en remplacement de la cogénération gaz actuelle.

Leroux et Lotz comprend quelque 200 collaborateurs pour un chiffre d’affaires de 55 millions d’euros par an. L’équipementier est, depuis 2005, intégré au groupe Altawest, basé en région parisienne, actif dans les secteurs de l’énergie et de l’environnement.

Chrystelle Carroy/Forestopic

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