Les travaux pour dynamiser la filière bois avancent, et les interprofessions régionales comptent bien être de la partie. Éclairage avec Nicolas Visier, animateur de France Bois Régions, et délégué général d’Atlanbois, l’interprofession forêt-bois en Pays-de-la-Loire.
Les travaux nationaux sur la filière bois sont nés en région et retourneront dans les territoires ! « Nous sommes deux ou trois délégués à avoir participé aux groupes de travail depuis trois ans », précise Nicolas Visier, animateur de France Bois Régions (FBR), à propos du contrat stratégique de la filière bois, signé fin 2014. En revanche, pour le programme national forêt-bois, présenté en mars dernier par Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture et de la Forêt, faute de moyens et de temps, le suivi des travaux s’est fait de loin.
« Tout a commencé en région ; à l’origine de ce travail, se trouvent les rencontres régionales pour l’avenir du bois de 2012 »,
L’ancrage territorial s’accompagne d’une volonté farouche de participer :
« Nous poussons avec notre organisation et toute l’interprofession pour que tout ne vienne pas de Paris et soit en descendant, mais qu’il y ait un mouvement de montée et de descente et ensuite en transversal. C’est une alchimie qui fonctionne ! »
FBR entend aussi faire travailler en bonne intelligence l’ensemble des acteurs, les deux interprofessions nationales France Bois Forêt et France Bois Industries Entreprises.
« Le bois a changé d’image »
La suite se déroulera également dans les territoires avec la déclinaison des contrats et programmes, et, en particulier, la mobilisation supplémentaire de quelque 12 millions de mètres cubes de bois à l’horizon 2026. Encore faut-il que la consommation reprenne, notamment la construction qui représente 50 % des volumes.
La construction bois s’est transformée ces 15 dernières années, avec une période favorable de 1999 à 2008 et un fort investissement des entreprises, des artisans, des industriels, et des créations d’emplois.
« Nous nous sommes éloignés de la petite maison dans la prairie pour aller vers des bâtiments d’ampleur, bâtiment public, logement, logement social »,
Depuis 2008, la dynamique générale de la construction s’est un peu enrayée et avec elle la construction bois. Mais, au cours des 20 dernières années en France, un tournant s’est amorcé dans le positionnement du bois :
« Nous ne sommes pas encore parvenus dans la cour des très grands, mais nous avons changé d’image. »
FBR, un réseau de 22 interprofessions
France Bois Régions compte 22 interprofessions régionales, associations qui regroupent l’ensemble des acteurs, de la forêt, de l’exploitation forestière, de la scierie, de la construction, du bois-énergie, de l’amont à l’aval du bois sur les territoires. Chaque interprofession reste indépendante. Ces structures sont financées pour moitié par les conseils régionaux. Elles salarient quelque 124 collaborateurs et enregistrent un chiffre d’affaires consolidé de 12,6 millions d’euros.
Collaboratif et transversal
France Bois Régions réunit 22 associations régionales dans une optique de travail en commun et de partage des projets. Plusieurs réseaux travaillent maintenant en parallèle. « Nous faisons attention à travailler en collaboratif et en transversal, note Nicolas Visier. On s’appuie sur les structures de chacun, ses compétences et ses expertises pour définir et mettre en place des stratégies. »
Parmi les réseaux constitués, celui de la prescription bois : 25 personnes sont chargées sur le terrain de développer le recours au bois dans la construction. L’outil eMobois, système d’échanges d’informations dématérialisées destiné à faciliter la récolte, a pris naissance dans l’Est, en Alsace et en Lorraine, avant d’être déployé sur l’Hexagone. Quant au réseau France Bois Bûches, sa charte qualité est déclinée dans les différentes régions. Petit à petit, de nouveaux réseaux se constituent, avec la promotion des métiers, la communication…
France Bois Régions est cette année confrontée à un chantier important avec les rapprochements entre régions (réforme territoriale). Un chantier particulièrement consommateur d’énergie !
Martine Chartier/Forestopic