Le groupe Rougier, spécialiste des bois tropicaux, publie ses résultats annuels, marqués par une croissance, malgré une moindre rentabilité. Il pointe notamment une concurrence accrue et « une productivité insuffisante » dans certaines de ses scieries.
Le groupe Rougier, spécialiste des bois tropicaux, veut placer l’année 2016 sous le signe « de réduction des coûts et d’amélioration de la productivité » dans ses filiales. Il clôt une année 2015 en croissance, malgré une rentabilité qui s’est érodée, selon ses résultats annuels.
La société de production et de négoce de bois, basée à Niort (Deux-Sèvres), a réalisé un chiffre d’affaires de 164,7 millions d’euros en 2015, soit une hausse de 4,4 % par rapport à 2014, pour 600 000 m3 de grumes produits.
« Une concurrence accrue et un mix-produit-essence moins favorable pèsent sur les marges, qui sont par ailleurs obérées par des surcoûts opérationnels liés à une moindre efficacité logistique et industrielle en Afrique »,
Au Gabon, la saga du kevazingo
Au Gabon, Rougier a vu « le redressement de la production forestière et des contreplaqués », malgré « une productivité insuffisante dans les scieries ». Le groupe estime avoir pâti de « la décision des autorités gabonaises d’arrêter temporairement l’exploitation d’une essence de bois à forte valeur ajoutée ».
Fin 2015, le Gabon suspendait « à titre conservatoire » l’exploitation du kevazingo, une essence précieuse, en vue de couper court à l’exploitation illégale. Or, le gouvernement gabonais vient d’entériner un projet de décret autorisant à nouveau son exploitation, et l’exportation des produits qui en sont issus, « à condition qu’ils soient issus de la troisième transformation ». Cela vaut aussi pour une autre essence, l’ozigo.
Dans ce contexte, Rougier met en avant sa certification forestière FSC au Gabon, mais aussi sur une partie de ses concessions au Cameroun. À fin avril 2015, les surfaces certifiées FSC gérées par le groupe représentaient près de 1,2 million d’hectares. S’ajoute une politique de traçabilité et de certification de légalité.
Une nouvelle concession forestière en Centrafrique
En Centrafrique, Rougier démarre de nouvelles activités, avec la création d’une filiale. Fin août 2015, les autorités centrafricaines lui ont ainsi attribué une concession forestière de 270 000 ha, pour une durée de 25 ans. Ce massif forestier, situé dans le sud du pays, comprend des essences à haute valeur ajoutée, dont le sapelli.
Plus de 2 millions d’hectares de forêts tropicales
Les concessions forestières exploitées par Rougier au Gabon, au Cameroun et au Congo-Brazzaville dépassent les 2 millions d’hectares. Sa filiale Rougier Afrique International dispose de six scieries et d’une usine de contreplaqué.
Rougier emploie 3 000 collaborateurs. Ses activités se répartissent en trois principaux pôles, d'une part, l’exploitation de forêts naturelles, la transformation et le commerce international de bois tropicaux, d'autre part, des plantations forestières industrielles en Afrique, et enfin l’importation et la distribution en France de bois d’origine tropicale ou tempérée.
Chrystelle Carroy/Forestopic