Parmi les aides au reboisement, des dispositifs de soutien nationaux, publics ou privés, cohabitent avec des initiatives venant des territoires
Parmi les aides au reboisement, des dispositifs de soutien nationaux, publics ou privés, cohabitent avec des initiatives venant des territoires (crédit photo: Anne Geneix/CNPF)

Aides au reboisement: comment en profiter?

 

Depuis 20 ans et l’arrêt du Fonds forestier national, les financements publics du reboisement ont fondu comme neige au soleil. Mais, la nature a horreur du vide et de nombreux acteurs privés sont venus suppléer l’État. Le numéro de mars 2020 de Forêts de France passe en revue les dispositifs.

Un panel d’initiatives a vu le jour ces dernières années au niveau national et dans les régions afin d’aider les propriétaires à améliorer leurs forêts. Les dispositifs présentés dans le numéro de mars de Forêts de France sont en général alimentés par le mécénat d’entreprises. De plus en plus d’acteurs économiques manifestent le souhait d’investir dans la forêt française pour compenser leurs émissions de carbone ; pour cela, ils versent des fonds à des structures servant de relais avec les propriétaires forestiers.

Des partenariats nationaux de plantation d’arbres

En 2014, Fransylva, la fédération des propriétaires forestiers privés, a noué un partenariat avec Reforest’Action, acteur du reboisement à l’international et désormais en France. Lors de la campagne 2019-2020, des fonds privés ont ainsi subventionné la plantation de 500 000 arbres, à raison d’un euro par plant en moyenne, et la prochaine campagne promet des chiffres en hausse. Au global, Reforest’Action entend planter environ 2 millions d’arbres en France métropolitaine durant la saison 2019-2020.

Des partenariats exclusivement dédiés au stockage de carbone se mettent en place à l’image de la convention que vient de signer Fransylva avec la Fédération nationale des véhicules d’époque. Elle prévoit pour une durée de 5 ans le financement annuel de 40 000 arbres au bénéfice exclusif des adhérents de syndicats Fransylva.

Des financements publics et privés en régions

Les acteurs de la filière se sont aussi retroussé les manches en régions. En 2014, la coopérative Alliance Forêts Bois a créé un fonds faisant appel au mécénat. En 5 ans, Plantons pour l’avenir a ainsi collecté 3,6 millions d’euros auprès de 140 mécènes, des entreprises de la filière mais aussi des groupes comme Nestlé ou Crédit agricole. Cet argent a permis la réalisation de 224 projets partout en France pour une surface de 1 350 hectares. Le propriétaire s’engage à rembourser, dans un délai de 30 ans, la somme qui lui a été prêtée à taux zéro. Les remboursements retournent au fonds et permettent de financer d’autres projets.

Des fonds privés viennent aussi parfois compléter les aides publiques délivrées par les collectivités locales. C’est le cas dans le Limousin, où le Fonds forestier en Limousin (Nouvelle-Aquitaine) a soutenu 700 hectares de plantations depuis sa création en 2017. Autre exemple, le fonds Respir que vient de créer la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA-Sud) avec la compagnie maritime CMA-CGM ; cet outil financier a vocation à drainer des dons privés vers la forêt régionale afin d’améliorer le stockage de carbone ; il permettra de compléter les aides publiques de 40 % proposées par la région.

Soutiens de l’État aux investissements en forêt

Si l’État a réduit sa contribution, il reste engagé auprès des propriétaires forestiers. Le Grand plan d’investissement, mis en place par le gouvernement en 2018, renforce deux outils visant à soutenir les investissements en forêt :
– un dispositif de subventions en faveur des pistes forestières (100 millions d’euros sur la période 2018-2022) ;
– et un dispositif de subvention au profit de l’amélioration des peuplements à faible valeur économique (40 millions d’euros sur la période 2018-2022). Le dispositif (relevant du fonds stratégique forêt-bois) très peu utilisé en 2018 a été simplifié en 2019 et il devrait encore subir des évolutions en 2020 afin que les propriétaires s’en emparent.

C’est en effet un paradoxe de l’investissement en forêt : les fonds disponibles, publics comme privés, ne sont pas toujours consommés. Les équipes de Fransylva ou des centres régionaux de la propriété forestière (CRPF) peuvent aider les propriétaires forestiers à s’y retrouver dans les financements.

Pascal Charoy (Forêts de France)

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Mis à jour le 2 mars 2020



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