Le massif du Queyras (crédit photo: Olivier Martineau/CNPF)
Le massif du Queyras (crédit photo: Olivier Martineau/CNPF)

En forêts de montagne, la sylviculture en pente raide

 

Dans son dossier de janvier-février 2021, Forêts de France entraîne ses lecteurs en montagne. La forêt y est plus présente et plus dense qu’en plaine, moins diverse aussi. Son exploitation est contrariée par la pente, le morcellement des parcelles et la carence des moyens de desserte. Dans ce contexte, la sylviculture y est souvent l’œuvre de passionnés.

La montagne présente en France de multiples visages, intimement liés à l’âge des massifs et à leur altitude. Ces reliefs concentrés à l’est d’une diagonale Biarritz-Luxembourg ont néanmoins une particularité commune : la prééminence de la forêt. Elle y est en effet bien plus présente qu’en plaine.

La montagne offre une forêt dense et « dodue ». Le volume de bois sur pied ne cesse de progresser au-dessus de 600 m ; le dernier inventaire affiche un capital de 745 millions de m3 et en moyenne 189 m3 à l’hectare, soit 30 m3 de plus qu’en plaine. Ces chiffres traduisent souvent le déficit d’exploitation dont souffre le relief.

Freins et leviers pour l’exploitation forestière

L’inventaire forestier nous apprend que plus de la moitié des territoires de moyenne montagne, entre 600 et 1 200 m, sont couverts de forêts. Au-delà, la présence de la forêt « tombe » à 39 % et plus on monte, plus les arbres peinent à survivre. Au-dessus de 2 000 mètres, c’est la roche qui impose sa loi.

L’activité économique est en montagne intimement liée aux handicaps d’exploitation. Les massifs de moyenne altitude, Vosges, Jura et Massif central, au taux de boisement élevé, au réseau de desserte forestière dense, bénéficient d’une exploitation forestière et d’une filière bois active.

Dans les massifs de haute montagne (Alpes et Pyrénées), l’exploitation se heurte à des handicaps naturels liés à l’altitude, à la pente, à la situation socio-économique locale et aux contraintes imposées par la protection de l’environnement.

Enfin, une grande partie des forêts des Alpes du Sud sont marquées par la fonction de protection, héritée de la restauration des terrains en montagne (RTM). La production de bois y est limitée et souvent réduite au bois d’industrie. Dans ces régions, le changement climatique suscite de grandes inquiétudes, notamment pour le pin sylvestre, victime de dépérissements massifs.

Des bois de haute qualité

Ainsi donc, la montagne ne facilite pas le travail du sylviculteur qui doit apprivoiser la pente, s’accommoder de conditions de récolte difficiles, se protéger d’un gibier plus gourmand qu’en plaine et parfois accepter de travailler à perte. Pas de résignation cependant dans les rangs.

Dans son dossier de janvier-février, Forêts de France parcourt les massifs à la recherche d’expériences pilotes : le regroupement de propriétaires en Haute-Savoie pour récolter des bois de tempête, le recours au câble-mât pour débarder les grumes dans les pentes raides, la protection des paysages dans le Puy-de-Dôme ou encore le dialogue restauré entre forestiers et chasseurs en Isère. Les handicaps « naturels » de la sylviculture de montagne ne doivent pas occulter les atouts de cette forêt. Celle-ci produit en effet des bois résineux d’une grande qualité dont les territoires s’efforcent aujourd’hui de tirer parti. Forêts de France offre ainsi un tour complet des marques, labels et autres AOC* qui fleurissent dans nos montagnes.

Pascal Charoy (Forêts de France)

* Appellations d’origine contrôlée.



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Rubrique humoristique et satirique de la forêt et du bois


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