Palox fabriqués à partir de palettes en mélèze (crédit photo: Gilles Bossuet/CNPF)
Palox fabriqués à partir de palettes en mélèze (crédit photo: Gilles Bossuet/CNPF)

Les emballages bois, un secteur en pleine mutation

 

De l’agroalimentaire à l’industrie, d’un rôle de protection de biens à celui de bonification du vin, l’emballage bois français prend plusieurs visages. Le dossier du numéro 659 de Forêts de France est consacré aux enjeux et perspectives de ce secteur longtemps dormant, aujourd’hui en pleine mutation.

Les emballages bois ont plusieurs visages. Sous forme de palette, de caisse industrielle pour transporter les produits du quotidien ou les objets d’exception, sous forme d’emballage léger qui habille notamment les produits présents sur les tables de fête, ou sous forme de tonneau, le bois s’adapte, en vue de répondre aux besoins des filières qu’il sert et des produits qu’il transporte, protège, voire bonifie.

Traçabilité, processus industriels

L’emballage léger, l’emballage industriel et la palette sont respectivement représentés par trois organisations professionnelles : le Syndicat des industries de l’emballage léger (SIEL), le Syndicat de l’emballage industriel et de la logistique associée (Seila) et le Syndicat national des palettes en bois (Sypal). Selon le Pôle Emballage Bois, qui regroupe les trois filières, la France occupe « la première place européenne dans la production des emballages en bois ». Le secteur, si l’on en exclut la tonnellerie, pèse 1,5 milliard d’euros annuels de chiffre d’affaires.

En tête du classement, les palettes et caisses-palettes, qui servent à transporter 95 % des marchandises en France, totalisent plus de la moitié du chiffre d’affaires de l’emballage bois (hors tonnellerie). Particularité de cet outil logistique : une filière de revalorisation et de réemploi très performante. La palette est réparable et ses dimensions sont standardisées au niveau européen, deux atouts qui permettent de prolonger la durée de vie du produit. Pour aller plus loin et optimiser la traçabilité, les professionnels du secteur réfléchissent aujourd’hui à la digitalisation complète des flux de palettes.

De leur côté, les emballages légers, essentiellement composés de peuplier, sont dédiés majoritairement aux produits alimentaires, et de plus en plus, selon France Bois Forêt, aux produits du terroir. Pour prouver formellement l’aptitude du bois au contact alimentaire, les professionnels de l’emballage ont fait appel à des partenaires scientifiques, à l’image du consortium EMA Bois, créé à l’initiative du Pôle Emballage Bois en 2010 et qui associe syndicats de l’emballage bois, interprofession France Bois Forêt, écoles d’ingénieurs et instituts techniques.

De l’agroalimentaire à la cosmétique, les grands groupes intègrent ainsi l’emballage bois à leurs processus industriels, un choix qui implique souvent de redessiner en profondeur les logiques d’approvisionnement et de production. À titre d’exemple, le groupe alimentaire vendéen Fleury Michon investissait en 2020 plus de six millions d’euros dans un procédé lui permettant de remplacer les barquettes en PVC par du peuplier français. Pour intégrer le bois, le groupe a dû à la fois réinventer le procédé de cuisson de ses gratins et mettre en place un certain nombre de changements en amont de la chaîne.

Des défis d’approvisionnement

Côté approvisionnement, pas d’emballage léger sans peuplier, essence dont la demande, qui représente le quart des prélèvements de feuillus en France (pour 2 % du couvert forestier), est en hausse légère mais constante. Un défi pour l’interprofession du peuplier, qui se mobilise pour accélérer le renouvellement de la ressource.

La merranderie, activité de première transformation de la tonnellerie, connaît également des défis en matière d’approvisionnement. Pour cette activité prépondérante dans la valorisation du chêne français, la ressource disponible est aujourd’hui en diminution, selon le Syndicat des mérandiers de France. Malgré tout, la filière tonnellerie reste française à 80 %, avec une position de leader mondial renommé pour la qualité de son savoir-faire et de ses chênes.

Autre exemple d’approvisionnement national : l’emballage industriel et la caisserie, des outils de pointe dont la ressource provient à 86 % de l’Hexagone. Près des trois quarts de ces emballages très techniques, qui servent à protéger des biens souvent volumineux et sensibles, sont livrés à moins de 100 km de leur lieu de production, selon le Seila.

Un engouement pour les biomatériaux

Recyclable, réutilisable, compostable, revalorisable… sur le papier, le bois a tout pour plaire. Selon une étude menée par les organisateurs du salon All4Pack qui s’est tenu à Villepinte du 21 au 24 novembre 2022, la prise de conscience des enjeux de transition écologique a impulsé une vraie révolution de l’emballage, en faveur des biomatériaux. Un engouement qui devrait laisser une place croissante au bois et aux produits forestiers dans les années à venir.

Charlotte Lance (Forêts de France)



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Rubrique humoristique et satirique de la forêt et du bois


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