Les nouveaux comités sylvo-cynégétiques ont pour mission de réunir forestiers et chasseurs autour d’un diagnostic et de réponses partagés
Les nouveaux comités sylvo-cynégétiques ont pour mission de réunir forestiers et chasseurs autour d’un diagnostic et de réponses partagés (crédit photo: Sylvain Gaudin)

La forêt sous la pression du gibier

 

Dans de plus en plus de régions, les forestiers déplorent les dégâts des ongulés sauvages sur les jeunes plants ou les semis. Cerfs et chevreuils compromettent-ils le renouvellement des forêts ? Le point sur le sujet dans le dossier estival 2018 de Forêts de France.

L’évolution des tableaux de chasse sur les 30 dernières années est impressionnante. Lors de la saison 2016-2017, les chasseurs ont abattu 11 fois plus de cerfs, 10 fois plus de chevreuils et 20 fois plus de sangliers qu’en 1973. L’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) considère qu’il faut multiplier le nombre de réalisations par trois pour estimer les populations. Nos espaces naturels abriteraient donc aujourd’hui 200 000 cerfs, 1,75 million de chevreuils et près de deux millions de sangliers.

Dans son numéro de juillet-août 2018, Forêts de France consacre son dossier à l’incidence des ongulés sauvages sur le renouvellement des forêts françaises. Les chevreuils, se nourrissant de ligneux et de semi-ligneux, peuvent compromettre une plantation forestière ou abîmer une régénération naturelle par abroutissement. Les cerfs font aussi des dégâts par écorçage ou en frottant leur bois contre les jeunes arbres.

Forêt-gibier, l’équilibre rompu

Qui dit vrai ? Les forestiers quand ils affirment qu’il y a trop de gibier ou les chasseurs qui considèrent que les animaux sont chez eux en forêt ? Forêts de France n’entre pas dans ce débat qui oppose trop souvent les deux communautés. L’équilibre sylvo-cynégétique doit être la règle dans nos forêts. Il est atteint lorsque les populations de gibier sont compatibles avec la régénération naturelle ou le renouvellement artificiel des forêts sans qu’il soit nécessaire de protéger plants et semis. Or, en plusieurs points du territoire, il est manifeste que l’équilibre est rompu et les forestiers ne trouveront pas de solution sans les chasseurs.

Les nouveaux comités sylvo-cynégétiques, mis en place dans le cadre des programmes régionaux forêt-bois (PRFB), suscitent de grands espoirs en région. Ils ont pour mission de réunir les deux communautés autour d’un diagnostic et de réponses partagés. Le Grand Est, qui a érigé cette question en priorité absolue, montre le chemin à suivre.

Plan de chasse et déclaration des dégâts

Sur le terrain, chasseurs et forestiers ont aussi tout intérêt à mieux se connaître. Forêts de France présente une expérience inédite en Côtes-d’Armor (Bretagne) qui a vu la naissance d’un guide écrit à quatre mains sur l’équilibre forêt-gibier. Dans cet ouvrage, les pratiques du chasseur viennent utilement compléter la science du sylviculteur.

La diversité des situations montre qu’il n’y aura pas de réponse uniforme à la question. Les solutions seront adaptées à chaque territoire, les uns pouvant s’inspirer de ce qui marche ailleurs. Le plan de chasse restera quoi qu’il arrive la meilleure arme contre le déséquilibre si le forestier s’oblige à déclarer les dégâts, comme PEFC désormais l’y invite.

Pascal Charoy (Forêts de France)



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