Les pépiniéristes et reboiseurs souhaitent une remise à plat de la garantie de reprise des plants
Les pépiniéristes et reboiseurs souhaitent une remise à plat de la garantie de reprise des plants (crédit photo: Pascal Charoy)

La plantation forestière face à des enjeux de coût et de changement climatique

 

Dans les prochaines décennies, les plantations devraient connaître un regain de vitalité du fait des crises sanitaires et à la faveur de l’adaptation des forêts au changement climatique. C’est le bon moment pour faire le point sur l’activité de reboisement. Dans son numéro de l’été 2019, Forêts de France présente ses enjeux techniques et économiques. 

Si l’acte de planter une forêt a peu changé techniquement lors des dernières décennies, la plantation demeure le moyen le plus sûr de renouveler une parcelle en lui apportant les dernières améliorations génétiques. Il s’agit donc d’un moment crucial pour le propriétaire forestier.

Le marché français des plants forestiers permet d’apprécier le niveau des plantations en France. Il stagne depuis plusieurs années autour de 50 000 hectares*. Est-ce suffisant ? La filière, depuis les pépiniéristes jusqu’aux premiers transformateurs du bois, en passant par les reboiseurs et les gestionnaires, alerte depuis 10 ans sur le faible niveau de la plantation en France.

Depuis la diminution progressive des aides au début des années 1990, le renouvellement des forêts par plantation se réduit. Le point haut, atteint en 1992 avec plus de 110 millions de plants vendus, est sans commune mesure avec les 68 millions de plants commercialisés lors de la campagne 2017-2018. Il faut en outre tenir compte de la place qu’occupe le pin maritime dans les dernières statistiques : avec 40 millions de plants, le pin soutient le marché et masque les faiblesses des autres essences. La reconstitution du massif landais meurtri par la tempête Klaus en 2009 est en train de s’achever. La part du pin maritime va donc progressivement diminuer sur le marché des plants forestiers.

Changement climatique, risques sanitaires, attentes de la société

On plante moins, c’est un fait, et les causes sont connues : le coût élevé des plantations rapporté au produit des bois, le poids toujours plus lourd des aléas (ongulés, tempêtes, maladies, changement climatique).

Pour autant, plante-t-on mieux et quelles sont les évolutions promises à la forêt cultivée ? Ce thème se trouvait au cœur d’un colloque organisé en mars 2019 au ministère de l’Agriculture. Le pôle de recherche Renfor (« Renouvellement des forêts ») qui associe l’INRA, l’Office national des forêts (ONF) et AgroParisTech, a fait le point sur les dernières innovations dans le domaine de la plantation forestière. Découvrez dans le dossier de Forêts de France des aspects développés lors de cette journée, comme la question des coûts, de la densité de plantation ou de la préparation des sols. D’un point de vue général, il ressort que les praticiens sont confrontés à une somme grandissante de défis : changement climatique, risques sanitaires, nouveaux besoins et attentes de la société.

La filière est consciente des progrès qu’elle peut réaliser, mais elle ne veut pas assumer les échecs consécutifs aux aléas du climat. Forêts de France donne la parole aux pépiniéristes et reboiseurs qui souhaitent une remise à plat de la garantie de reprise. Cette garantie s’exerce lorsque le taux de reprise des plants est inférieur à 80 %, parfois 90 %. Le reboiseur replante alors à ses frais pour atteindre le taux indiqué dans le contrat.

Pascal Charoy (Forêts de France)

* 53 509 hectares estimés lors de la campagne 2015-2016 selon une méthodologie proposée par la Fédération nationale des entrepreneurs des territoires (FNEDT) et validée par les professionnels et le ministère de l’Agriculture.



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Rubrique humoristique et satirique de la forêt et du bois


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