Les papetiers français s’inquiètent du Brexit

Flux d’import-export entre la France et le Royaume-Uni dans l’industrie papetière
Flux d’import-export entre la France et le Royaume-Uni dans l’industrie papetière (crédit de l’illustration: Copacel)
Les papetiers français s’inquiètent du Brexit

Le Royaume-Uni va-t-il sortir brutalement de l’Union européenne, en mars 2019, et avec quel impact pour la filière forêt bois ? Exemple dans l’industrie papetière.

 

Les papetiers français s’inquiètent des conséquences du Brexit. Comme l’a résumé Paul-Antoine Lacour, délégué général de Copacel, lors de l’assemblée générale de l’organisation professionnelle, qui s’est tenue à Paris, le 19 décembre 2018 :

« Si elle n’a pas tant d’impact en termes d’importance des flux, la situation politique crée un climat et a des répercussions sur l’ensemble de l’espace communautaire. »

Il y va aussi du caractère pondéreux des matériaux en jeu, souligne Agnès Roger, présidente de Copacel. Andrew Large, directeur général de la Confédération britannique des industries papetières (CPI), complète :

« Pour l’industrie papetière, les liens entre l’UE à 27 et le Royaume-Uni concernent les importations, mais aussi les machines, les ouvriers de service, les capitaux, l’actionnariat des entreprises. »

Des sociétés sont plus concernées que d’autres. Par exemple, le français Arjowiggins détient deux usines au Royaume-Uni. Au global, ce pays pourvoit à 2 % de la consommation des papetiers hexagonaux. Et il absorbe 5 % de leur production.

L’accord de retrait, négocié entre Londres et l’Union européenne (UE), prévoit une période de transition jusqu’à fin 2020. Mais, ne pouvant compter sur le soutien du Parlement britannique, la Première ministre Theresa May en a repoussé la ratification en janvier 2019. Le Parlement européen doit ensuite se prononcer sur le texte.

D’aucuns redoutent un Brexit « No Deal », c’est-à-dire sans l’accord de retrait, et un divorce brutal, le 29 mars 2019. « C’est le pire scénario que nous voulions éviter et c’est aussi le plus probable », estime Pierre Chabrol, chef du bureau de la Politique commerciale, de la Stratégie et de la Coordination, au ministère français de l’Économie.

Le gouvernement français s’attend à un Brexit dur, invite les acteurs économiques à s’y préparer et a produit un guide à cet effet. De plus, chaque entreprise peut se présenter aux douanes françaises, afin de recevoir un diagnostic personnalisé.

C. C./Forestopic

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