Trois forêts d’Île-de-France viennent d’obtenir la certification FSC. Cette démarche est le fruit de plusieurs années de travail pour leur gestionnaire, l’Agence régionale des espaces verts (AEV). Avec, à la clé, de nouvelles méthodes et conditions de travail.
« La certification FSC représente pour nous un poste à temps complet ! », s’exclame Claire Collomb-Dupuy, chargée de mission environnement à l’Agence des espaces verts (AEV) de la région Île-de-France, présidée par Anne Cabrit. Trois forêts gérées par l’AEV viennent d’obtenir la certification FSC en Île-de-France, soit 1 200 hectares au sud de Paris, répartis entre les massifs de Cheptainville, de Bréviande et de Saint-Eutrope.
Huit autres forêts gérées par l’agence ont déjà obtenu ce label, courant 2013-2014. Cela porte le total certifié à plus de 5 200 hectares.
Pour l’établissement public, c’est le résultat d’un travail de longue haleine, initié en 2011. Durant ce processus, l’AEV a dû revoir sa copie sur plusieurs points, avant de recevoir le feu vert de Bureau Veritas, organisme certificateur.
Du nouveau pour le zonage des forêts
L’une des principales carences relevées par les auditeurs ? « Il nous manquait des procédures écrites », témoigne la chargée de mission. Cela concerne la mise en place du zonage des « forêts à haute valeur de conservation » (FHVC). Dans le référentiel FSC, ces FHVC se déclinent en six catégories, selon qu’elles jouent un rôle particulier en termes de biodiversité, d’écosystèmes ou encore de préservation de la ressource en eau, ou de protection contre l’érosion. Pour définir les FHVC, le prétendant à la certification FSC doit mener une réflexion sur les indicateurs de suivi, mais pas seulement.
Claire Collomb-Dupuy témoigne :
« La première version des zonages que nous avions proposée a été balayée d’un revers de la main. Nous nous étions basés sur la réglementation, et notamment les zones Natura 2000, alors qu’un travail plus précis est attendu. C’est pour cela que nous avons choisi de travailler au niveau de la parcelle. »
Conditions de travail mises au goût du jour
La certification a aussi été l’occasion de pallier les insuffisances constatées dans la sécurité au travail. Au chapitre des équipements de protection individuelle (EPI), « nous avons fait tester du matériel par les agents, par exemple plusieurs modèles de chaussure, pour ensuite passer commande », illustre la chargée de mission. Et, dorénavant, un tableau de suivi permet de gérer le renouvellement des casques, tous les 18 mois.
Claire Collomb-Dupuy, de l’AEV, précise :
« Nous avons informé nos sous-traitants que, dans le cadre de la certification, nous allions porter un regard strict sur les EPI. »
S’ajoutent le recrutement d’un chargé de mission sur la prévention des risques, et la création d’un comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT). Citons aussi la délivrance, désormais, d’un plan d’évacuation avant chaque chantier en forêt.
Audit annuel et budget à prévoir
L’AEV doit ensuite se soumettre à un audit tous les ans. Il est alors vérifié qu’elle continue de satisfaire au référentiel international FSC, pour « Forest Stewardship Council ». Cette certification vise à établir qu’une forêt est gérée de manière durable et qu’elle est une source de bois « responsable ».
Pour une collectivité, un contrat d’audit peut s’établir autour de 1 500 euros par an. « Le prix varie en fonction du nombre de forêts concernées, du nombre d'essences et des différentes exploitations », nous indique Bureau Veritas. Cet ordre de grandeur se comprend dans le sens où les forêts de collectivités françaises sont de taille plutôt restreinte – un coût moyen qui ne reflète pas le budget de l’AEV en la matière, car la collectivité détient l’une des plus grandes forêts publiques certifiées.
Chrystelle Carroy/Forestopic