La fédération française de la forêt de plantation vient d’être créée. Elle promeut la forêt plantée comme la mieux à même de répondre aux enjeux de production de bois.
Certains en font sans oser le dire. La nouvelle Fédération nationale de la forêt de plantation n’a pas peur des mots. Ses initiateurs vous le diront, elle n’a d’autre vocation que le lobbying politique.
Le Syndicat des sylviculteurs du Sud-Ouest (SSSO) et la coopérative Alliance Forêts Bois viennent de créer cette nouvelle entité. Elle a pour siège social provisoire la Maison de la forêt à Bordeaux, là où est implanté le SSSO.
Cette représentation nationale a ceci d’unique dans la filière forestière, selon ses fondateurs, qu’« elle regroupe des organisations syndicales et des organisations de producteurs ».
Pour une reconnaissance de la forêt plantée
Planter des forêts, récolter, replanter, est le mot d’ordre de la Fédération, comme l’explique Éric Dumontet, secrétaire général adjoint du syndicat :
« L’avenir de la forêt française passe par la forêt de plantation. Cela ne veut pas dire que ce modèle s’adapte partout, mais c’est celui qui nous paraît le plus adapté, si l’on considère le bois comme un matériau intéressant en termes de construction, de stockage du carbone, en vue d’une production de bois qui répond à un marché et qui assure un revenu au propriétaire forestier. Pour jouer son rôle, la forêt de plantation a besoin d’une reconnaissance politique. »
Éric Dumontet poursuit :
« Si la forêt n’est pas plantée, c’est qu’elle n’est pas coupée, pas mobilisée, ou alors les coupes ne donnent pas lieu à des reboisements, ou il s’agit de régénération naturelle et, dans ce cas, la forêt pousse, ou pas. »
13 % des peuplements forestiers
Selon l’IGN, les forêts de plantation restent minoritaires sur le territoire : « Les peuplements forestiers français métropolitains sont semi-naturels dans leur grande majorité, la proportion de ceux qui sont issus de plantation étant de 13 % et relativement stable sur les trois dernières décennies. Les surfaces dominées par des essences non indigènes, introduites volontairement ou non, sont en progression mais inférieures à 10 %. »
Source : Indicateurs de gestion durable des forêts françaises métropolitaines. Édition 2015.
« Sans limite géographique, ni en termes d’essences »
La structure entend rallier autour d’elle d’autres parties prenantes, « sans limite géographique ni en termes d’essences, relève Éric Dumontet. La Fédération n’est pas uniquement attachée au pin maritime ».
Des syndicats de sylviculteurs d’autres régions, des coopératives forestières, des pépiniéristes ont manifesté leur intérêt pour cette initiative, et sont susceptibles de la rejoindre dans les prochains mois.
La structure a une coloration plus privée que publique. Elle n’a l’intention d’adhérer à l’interprofession France Bois Forêt (FBF), souligne Éric Dumontet :
« L’interprofession gère les accords interprofessionnels et la contribution volontaire obligatoire*. Or nous, nous avons une dimension politique. »
Signe que l’Union nationale de la forêt cultivée (hébergée, elle aussi, par le SSSO) n’a pas su trouver sa place. La Fédération française de la forêt de plantation délaisse ainsi l’expression « forêt cultivée », un vocable plus évocateur, mais quasi absent de la scène internationale.
Chrystelle Carroy/Forestopic
* Acquittée par les professionnels de la forêt et du bois, la contribution volontaire obligatoire ou CVO vise à financer des actions d’intérêt collectif.