Les ingénieurs forestiers disposent à nouveau d’un diplôme d’AgroParisTech

La première remise des diplômes en sciences et ingénierie forestières est prévue en 2019
La première remise des diplômes en sciences et ingénierie forestières est prévue en 2019 (crédit photo: Meriem Fournier)
Les ingénieurs forestiers disposent à nouveau d’un diplôme d’AgroParisTech

Le nouveau diplôme en sciences et ingénierie forestières, délivré par AgroParisTech, vient compléter celui, généraliste, en sciences et ingénierie du vivant.

 

AgroParisTech ouvre un nouveau diplôme en sciences et ingénierie forestières. Meriem Fournier, qui en dirige le campus de Nancy, l’a annoncé ce jeudi 21 mai 2018, dans le cadre des Causeries forestières, un évènement co-organisé par Forestopic et AgroParisTech, au salon Euroforest 2018.

À Bac+5, le nouveau diplôme entérine les 2 dernières années de la formation d’ingénieur au sein de l’établissement. Les étudiants forestiers le reçoivent en plus de celui, généraliste, en sciences et ingénierie du vivant, qui prévalait jusqu’à présent.

Des ingénieurs forestiers plus visibles

La première remise des diplômes s’annonce pour novembre 2019, tandis que des étudiants sont déjà recrutés. « Ils entrent en dernière année de formation, nous n’avions simplement pas encore l’autorisation de délivrance du diplôme », précise Meriem Fournier.

C’est une création, c’est aussi une relance. En effet, la fusion de l’École nationale du génie rural, des eaux et des forêts (Engref) dans AgroParisTech, en 2007, avait également entraîné la fusion des diplômes et la suppression, en 2012, de celui d’ingénieur spécialisé. Auparavant, existait la « formation des ingénieurs forestiers de l’Engref » ou FIF-Engref.

Du « FIF » au « SIF », il s’agit aujourd’hui de rendre la formation d’ingénieur forestier plus visible auprès des professionnels, des recruteurs ou des étudiants potentiels.

Un cadre pour faire évoluer la formation

Le contenu de la formation ne change pas pour l’instant. Mais, ce cadre remodelé pose les bases de transformations futures, explique Meriem Fournier :

« Avoir créé ce diplôme, c’est la garantie de pouvoir faire évoluer les contenus de formation à l’avenir de façon assez autonome, avec la voix officielle d’experts professionnels de la forêt sollicités dans un comité de pilotage, appelé “conseil de perfectionnement” du diplôme. »

Un récent rapport*, produit par l’école, brosse les enjeux, à l’horizon 2025, de la formation des cadres du secteur forestier. Il associe à la réflexion des représentants d’universités du Québec ou des Pays-Bas, de coopératives forestières, un expert forestier ou encore un directeur de scierie.

« Tous les métiers vont évoluer », anticipe le document, « du fait de bouleversements dans les outils et technologies, les réglementations, la gouvernance et l’économie ». La foresterie va devoir s’ouvrir encore plus à l’agriculture (agroforesterie…), à l’industrie ou à la gestion de l’eau.

Et les cadres devront continuer à parfaire la maîtrise de l’économie de la forêt et du bois, et être familiers des sciences et techniques sur le climat, les biotechnologies, la biomasse. Les nouvelles technologies ressortent comme des outils pour évaluer le carbone ou orchestrer la logistique. Le tout dans un contexte de changements climatiques ou sociétaux.

Taux d’emploi de 100 % avant 6 mois

Le diplôme en sciences et ingénierie forestières s’obtient à l’issue d’une première année de foresterie générale, et d’une seconde année dotée d’une spécialisation, que ce soit en lien avec la gestion de la multifonctionnalité des forêts, la bioéconomie du bois dans les territoires ou la foresterie urbaine. Ces deux années comprennent au moins 6 mois d’expérience à l’étranger.

Une trentaine de recrues accomplissent chaque année le cursus. AgroParisTech affiche, pour ses ingénieurs forestiers, un taux d’emploi de 100 % dans les 6 mois pour les jeunes diplômés qui sortent de l’école. Un profil qui se fait désirer sur le marché de l’emploi, à en croire Lionel Say, directeur général de la coopérative CFBL :

« Nous n’avons pas assez d’ingénieurs forestiers, en particulier des ingénieurs forestiers de production. »

Toutes spécialités confondues, ils se destinent, dans les années suivantes, à des métiers tels qu’animateur ressource et valorisation des bois au sein d’une interprofession régionale forêt-bois, écologue, ou encore collaborateur au sein de la direction des espaces verts d’une collectivité locale.

Chrystelle Carroy/Forestopic

* Former des cadres en sciences et ingénierie forestières pour l’après-2025. Rapport du comité d’analyse prospective « Forêt, bois, milieux naturels » d’AgroParisTech, AgroParisTech, janvier 2018.

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