Le coléoptère reste présent, en particulier dans le massif jurassien, où subsistent des forêts d’épicéas.
Les scolytes reprennent leur envol dans le massif jurassien, aussi bien en plaine qu’en altitude, d’après les observations du département de la Santé des forêts (DSF), portant sur le mois d’avril 2025.
L’épidémie de scolytes a éclaté en 2018, touchant épicéas et sapins, dans le nord-est de la France. Elle a connu un rebond durant 2022, en Bourgogne-Franche-Comté, à la faveur de sécheresses et de fortes chaleurs.
La présence de l’insecte ravageur « s’est fortement renforcée dans le massif jurassien en 2023 et s’est poursuivie en 2024 notamment dans le Haut-Jura », où subsistent des pessières sur plusieurs dizaines de milliers d’hectares, remarque le DSF. Les températures douces du mois d’avril 2025 y favorisent la pullulation du coléoptère. « Des attaques sur chablis et arbres sur pied peuvent donc à présent être observées », poursuit la même source.
Abattage-écorçage, diversification des forêts
Aussi, le DSF préconise des mesures de lutte, préventives et curatives. Les cartographies alimentées par la télédétection aident à l’identification des foyers actifs. Couper et sortir des forêts les bois concernés restent deux recommandations d’actualité, outre le recours aux têtes d’abattage-écorceuses, d’ailleurs inscrites dans le plan « bois de crise » de 2024.
De plus, selon le département de la Santé des forêts :
« La diversification des structures et des compositions des peuplements forestiers doit s’opérer à toutes altitudes pour plus de résilience face à de telles crises sanitaires. »
En quête du clairon des fourmis
En parallèle, le DSF et l’université libre de Bruxelles mènent, en 2025, dans le massif jurassien, une étude pour mesurer le rôle de régulation joué par les prédateurs des scolytes, tels que le clairon des fourmis (Thanasimus formicarius), en écho à de précédents travaux, conduits dans les Vosges.

Ailleurs, en plaine, dans le massif du Morvan et dans les Vosges comtoises, le scolyte est en recul, ce que le DSF met en lien avec « la forte diminution des surfaces d’épicéas depuis 2018 ». En Suisse, l’Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL) constate que le nombre de foyers infestés régresse en 2024 dans l’ensemble, à l’exception du Jura vaudois, marqué par une « très grande quantité » de bois contaminés.
C. C./Forestopic