Construction bois: Woodeum entre dans l’escarcelle d’Altarea

Futur siège social en bois de GRDF à Saint-Denis (vue d’architecte, (crédit de l’illustration: Valode & Pistre))
Futur siège social en bois de GRDF à Saint-Denis (vue d’architecte, (crédit de l’illustration: Valode & Pistre))
Construction bois: Woodeum entre dans l’escarcelle d’Altarea

WO2 veut se renforcer dans l’immobilier tertiaire et Altarea, dans le résidentiel. Les deux promoteurs misent sur le bois pour la construction bas-carbone. WO2 maintient sa stratégie forestière.

 

WO2, promoteur immobilier positionné sur le « bas-carbone », annonce la cession de sa filiale Woodeum à Alterea, un autre promoteur qui, lui, se voit en spécialiste de « la transformation urbaine en France ».

Altarea détenait déjà 50 % du capital de Woodeum depuis 2019. Le groupe en devient ainsi l’actionnaire unique. Il compte « accélérer sa transition vers le logement bas carbone, en renforçant les moyens donnés à Woodeum », en particulier grâce au recours au matériau bois dans la construction et notamment au bois lamellé-croisé (CLT).

Woodeum vise le développement de 2 000 logements par an

Créé en 2014, par Guillaume Poitrinal et Philippe Zivkovic, Woodeum affiche, à son compteur, plus de 5 500 logements livrés (labellisés BBCA*) ou engagés en France, et représentant un volume d’activité avoisinant 1,8 milliard d’euros. Woodeum se dit en mesure « de réaliser dès à présent des immeubles compatibles avec les seuils 2028 et 2031 de la RE2020 ». En parallèle, l’entité faisait part, en 2021, de son intérêt pour le bois des forêts françaises.

Woodeum regroupe près de 80 collaborateurs, dont environ un tiers d’ingénieurs et techniciens spécialisés dans la construction bois. Ses ambitions portent sur une augmentation de la production, en vue d’atteindre les 2 000 logements par an à terme.

Woodeum devient ainsi une marque d’Altarea. Son équipe dirigeante et son organisation restent inchangées, précise le promoteur. Julien Pemezec, directeur général de Woodeum, rejoint le comité exécutif d’Altarea.

WO2 veut remédier à l’obsolescence des bureaux

De son côté, WO2 renforce ses fonds propres grâce à la transaction. Ce faisant, l’opérateur mise sur l’immobilier d’entreprise. Il part du constat selon lequel les 54 millions de m2 du parc francilien de bureaux sont obsolètes.

WO2 a déjà livré ou engagé 380 000 m2 de bureaux depuis son lancement, en 2017, en visant également le label BBCA. Parmi les projets de WO2, figure l’Arboretum, pour 125 000 m² de bureaux et services à Nanterre (Île-de-France), avec 32 400 m³ de bois, comprenant du CLT. Autre exemple, Breizh, au nord de Paris, à Saint-Denis, avec 35 000 m2 de surface de plancher et 9 000 m3 de CLT ; sur sept étages, l’ensemble doit accueillir le futur siège social de GRDF (sur 23 800 m² de bureaux), ainsi qu’un hôtel d’activité (11 200 m²) pour la régie immobilière de la ville de Paris (RIVP).

De la construction bois à la forêt

Les deux promoteurs ne semblent pas délaisser leurs inclinations respectives pour la forêt.

WO2 ne vend pas ses forêts. Elles se situent dans la Vienne, l’Ardèche et la Drome, pour une surface totale équivalente à celle de 2019. Sa filiale, aujourd’hui dénommée W2 Ressources, emploie un technicien forestier et un gérant, en plus de recourir à deux experts forestiers et à des entreprises locales. Les trois domaines forestiers de WO2 suivent une gestion en futaie dite irrégulière, « sans coupes rases », selon la « sylviculture mélangée à couvert continu », promue par l’association Pro Silva.

Et Woodeum maintient son engagement de « faire planter un arbre en France pour chaque 10 m² réalisé », une tendance qui se retrouve par ailleurs dans la construction bois.

C. C./Forestopic

* Bâtiment bas carbone.

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