La start-up savoyarde Weden développe du bois souple à mémoire de forme

Tabouret en bois souple et à mémoire de forme
Tabouret en bois souple et à mémoire de forme (crédit photo: Weden)
La start-up savoyarde Weden développe du bois souple à mémoire de forme

Concurrencer le plastique, c’est l’une des ambitions de Weden (Obsess). La jeune entreprise a développé un procédé pour proposer des créations en bois souple et à mémoire de forme.

 

Faire venir le bois là où l’on ne l’attend pas, dans le mobilier design, dans la signalétique, les supports de communication ou encore le sport. C’est le parti pris de la start-up Weden, basée à Meythet, en Haute-Savoie (Auvergne-Rhône-Alpes).

« Nous travaillons le bois comme un matériau composite »

Cyril Jiguet, son cofondateur, commente :

« Nous travaillons le bois comme un matériau composite, ce qu’il est. Nous souhaitons amener le bois vers de nouveaux comportements et concurrencer d’autres matériaux, tels que le plastique ou les métaux. »

L’entreprise est d’ailleurs née de la rencontre de deux ingénieurs en matériaux composites, Cyril Jiguet et Arthur Escoffier, formés à Polytech d’Annecy-Chambéry. Créée en 2016 (sous le nom Obsess), la société compte aujourd’hui cinq collaborateurs, dont un ébéniste d’art.

Après des débuts consacrés à la recherche et développement, Weden a développé une trentaine de produits et lancé la production en série de certains d’entre eux. Elle compte investir, en 2020, dans une augmentation de ses capacités de production.

Design bois rigide ou souple

Un masque de ski, des chaises et tabourets, ou encore un chariot de courses pliable pour Madame de Victorine, entreprise de Haute-Savoie, un cache-extincteur luminescent pour Liken France, un transat ondulant comme une vague pour le designer d’Annecy Chedal Anglay, lunettes en bois pour Shelter… sont autant d’objets en bois, souples ou rigides, créés par la jeune entreprise.

La principale innovation de Weden ? Le développement d’un matériau bois souple et à mémoire de forme. Cyril Jiguet exemplifie :

« Le masque de ski en bois peut se tordre à 90 degrés, puis retrouver sa forme initiale. De même, le tabouret s’adapte à la forme des fesses puis reprend sa forme en U. »

Weden se positionne sur le haut de gamme et la noblesse du matériau bois. Ses pièces se composent d’environ 95 % de bois et de 5 % d’une colle sans formaldéhyde, sans composés organiques volatiles (COV).

Maquettes, prototypes, moulage, gravure

Dans son site de Meythet, Weden exerce une activité de co-conception, en lien avec le donneur d’ordres. Ce qui aboutit à la création d’une maquette ou d’un prototype. Elle assure ensuite la production de l’objet fini, dont la fabrication des moules en commande numérique, la gravure au laser, le moulage. La découpe et les finitions restent confiées à une sous-traitance.

Ses procédés de fabrication s’inspirent de ceux du bois moulé, pour créer des formes courbes, ou du contreplaqué, pour des formes plates ou angulaires.

« Notre savoir-faire et ce qui nous différencie résident dans le pressage sous vide, dans la sélection des essences, ainsi que dans l’orientation et l’épaisseur des plis des feuilles de bois que nous superposons, et le choix des colles »,

selon Cyril Jiguet.

Plus de 150 essences de bois

Weden s’approvisionne auprès de fournisseurs de placage « en bois de pays le plus local possible, provenant de massifs de Haute-Savoie, de France ou, au plus loin, d’Europe ». Son catalogue décline plus de 150 essences de bois. Ce sont, typiquement, le hêtre, le châtaignier, le chêne ou le bouleau. « Même le bois massif, par exemple avec du noisetier, nous parvenons à le déformer, quoique avec de moindres tolérances qu’avec le bois moulé », relève Jiguet.

Pour s’assurer que le bois provient de forêts gérées de manière durable, le fabricant demande à connaître, auprès de ses fournisseurs, la provenance des bois, « certifiés la plupart du temps ».

Weden invite aussi le multimatériau, mariant le bois avec des feuilles de pierre ou de métal.

Après une première levée de fonds de 600 000 euros, effectuée en 2017 auprès d’industriels, Weden n’exclut pas de réaliser un deuxième tour de table.

C. C./Forestopic

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