La formation avance: 1 000 permis de tronçonneuse délivrés

Sur 1 000 permis tronçonneuse, 66,5 % ont été délivrés à des professionnels de la forêt
Sur 1 000 permis tronçonneuse, 66,5 % ont été délivrés à des professionnels de la forêt (photo: droits réservés)
La formation avance: 1 000 permis de tronçonneuse délivrés

La délivrance des permis tronçonneuse s’accélère en France. Ce qui ne serait pas étranger à la réforme sur les chantiers forestiers.

 

C’est le centre forestier de la Bastide-des-Jourdans, en Provence-Alpes-Côte d’Azur, qui a délivré en septembre le millième permis tronçonneuse de France. Le titulaire, âgé de 40 ans, est salarié d’une entreprise de travaux publics des Hautes-Alpes. Le premier permis avait été décerné en mai 2015 par le CFPPAF* de Mirecourt dans les Vosges.

Les détenteurs du permis tronçonneuse

Répartition des détenteurs des 1 000 premiers permis tronçonneuse.
Professionnels hors forêt : pompier, agriculteur, service de voirie...

Un effet de la réforme sur les chantiers forestiers

Christian Salvignol, président de l’Association nationale pour la formation aux métiers de la forêt, observe :

« Le rythme d’obtention du permis tronçonneuse s’est accéléré cette année. »

La nouvelle réglementation liée à l’hygiène et à la sécurité sur les chantiers forestiers (décret n°1678 du 5 décembre 2016) aurait manifestement eu un effet d’accélérateur. Le permis tronçonneuse permet de répondre à l’obligation instaurée par le décret qui stipule :

« L’employeur s’assure que les travailleurs affectés sur les chantiers forestiers et sylvicoles disposent des compétences nécessaires pour réaliser les travaux selon les règles de l’art. »

Et Christian Salvignol d’apprécier :

« Certains donneurs d’ordre imposent à leurs prestataires que tous les intervenants disposent du permis tronçonneuse pour travailler dans leurs forêts. »

15 centres de formation forestiers accrédités

Le permis est délivré en France par les 15 centres de formation forestiers accrédités par l’association European Chainsaw Users. Ce dispositif apporte une reconnaissance uniforme des compétences des utilisateurs des scies mécaniques portables. Il s’adresse aux travailleurs sans qualification reconnue, qui ont acquis leur savoir-faire par la pratique, ou est décerné à l’issue d’une formation initiale.

Un permis, quatre niveaux
Comme le permis de conduire comporte plusieurs catégories, le permis tronçonneuse propose différents niveaux :
– le niveau 1 forme au maniement en sécurité des tronçonneuses ;
– le niveau 2 pour les chantiers forestiers avec des arbres de petits diamètres ;
– le niveau 3 pour les gros diamètres ;
– le niveau 4 pour les chantiers difficiles après tempêtes (chablis).
Le niveau 1 s’adresse à tous les utilisateurs, particuliers comme professionnels. Les trois autres niveaux se destinent aux professionnels.

Un diplôme à dimension européenne

Cette formation prend d’autant plus son sens que les travaux forestiers restent accidentogènes. Deux à trois fois plus que les travaux agricoles sur la période 2000-2012, selon les indicateurs de la MSA, sécurité sociale agricole. Et notamment après les tempêtes. L’exploitation des « bois sous tension », bandés comme des arcs, peuvent, dans les enchevêtrements des arbres abattus par les tempêtes, représenter des pièges mortels.

« Aucun professionnel ne devrait intervenir sur des chablis sans un permis tronçonneuse de niveau 4 »,
prévient Christian Salvignol.

Le permis tronçonneuse contribue aussi à valoriser les métiers forestiers. Avec une originalité, sa dimension européenne. « C’est le premier certificat de qualification de niveau V à être reconnu au niveau européen », s’enorgueillit Christian Salvignol qui s’est engagé sur cette voie en 2010.

Aujourd’hui, le permis tronçonneuse est dispensé dans 15 pays européens où les opérateurs y obtiennent des niveaux de compétence équivalents.

François Delaunay/Forestopic

* CFPPAF : centre de formation professionnelle et de promotion agricole et forestier. 

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