Le plan forêt-bois 2016-2026 révisé et approuvé par décret

Le plan forêt-bois a fait l’objet d’une vingtaine d’ajustements
Le plan forêt-bois a fait l’objet d’une vingtaine d’ajustements (crédit photo: France Bois Regions, France Bois Foret)
Le plan forêt-bois 2016-2026 révisé et approuvé par décret

Le programme national de la forêt et du bois vient d’être entériné par décret. Cette version finale comprend notamment des précisions sur l’objectif de mobilisation accrue du bois.

 

Approuvé ! Un décret du 8 février 2017 entérine le programme national de la forêt et du bois 2016-2026 (PNFB) dans sa version revue et corrigée. Il s’est écoulé près d’une année depuis sa validation, en mars 2016, par le Conseil supérieur de la forêt et du bois. La version finale du PNFB intègre des modifications effectuées suite à l’avis de l’Autorité environnementale, puis la consultation du public.

Le PNFB a fait l’objet de révisions depuis mars 2016, soit 23 « ajustements », d’après l’évaluation environnementale et stratégique réalisée par la société Edater. Le texte modifié conserve les mêmes orientations. L’augmentation de la récolte de bois, à hauteur de 12 millions de mètres cubes supplémentaires à l’horizon 2026, reste le principal objectif mesurable de ce document de politique forestière française.

Le PNFB a reçu 155 contributions du public

La consultation du public, menée fin 2016, a reçu 155 contributions.

« Pour la première fois, la société civile française a été associée à la définition de la politique forestière de la nation »,

souligne le ministre Stéphane Le Foll dans un communiqué.

Des critiques sur les aspects environnementaux et sociaux…

Les critiques émises par le public portent, entre autres, sur une trop faible présence des enjeux environnementaux et sociaux, selon une synthèse effectuée par Edater. Ces observations expriment la crainte de voir les résineux favorisés au détriment des feuillus, le bois mobilisé au détriment de la biodiversité ou des fonctionnalités écologiques de la forêt. Sont pointées une prise en compte jugée insuffisante de la ressource en eau, des zones humides ou encore des sols forestiers, ainsi qu’une concertation qui mériterait d’être plus participative. Autre remarque, la biodiversité pourrait être mieux intégrée dans la formation au sein de la filière forêt-bois.

… et sur les orientations industrielles et de filière

Au sujet du volet industriel du programme et de l’orientation de la filière, les commentaires émis par le public interrogent le développement du bois énergie et ses conséquences environnementales, émettent des craintes sur les coupes rases, regrettent l’absence des artisans et petites entreprises dans le PNFB, ou encore relèvent des manques quant à l’accompagnement des petits propriétaires forestiers privés.

La mobilisation accrue de bois précisée

La mouture définitive du programme forêt-bois contient des compléments visant à en rappeler la dimension environnementale, indique Edater.

Les modifications portées au texte comprennent l’ajout d’une définition de la « gestion durable » des forêts, comme annoncé précédemment.

Le PNFB revu précise l’objectif de récolte de bois :

« Cette mobilisation supplémentaire devra porter principalement sur des parcelles en déficit de gestion et sa valorisation devra se faire dans le respect de l’articulation des usages. »

La nouvelle version du plan revient sur l’objectif quantitatif de 12 millions de mètres cubes (Mm3) additionnels, en faisant référence à une étude Ademe-IGN-FCBA. Ce total comprend 8,8 Mm3 de bois d’œuvre, d’industrie et bois énergie potentiels d’une part et 3,1 Mm3 de menus bois d’autre part.

Il s’agit du bois commercialisé. Aussi, le document apporte une nuance :

« Cela suppose de considérer que la récolte autoconsommée ne varie pas. »

C’est aux plans régionaux forêt-bois de désigner les forêts où ont lieu ces prélèvements accrus. Ils le font en lien avec un « projet d’adaptation de la forêt aux nouvelles conditions climatiques », pour les forêts dont l’âge d’exploitabilité est atteint ou dépassé. Les forêts « où le changement climatique aura des conséquences à court (10 ans) ou moyen terme (30 ans) » doivent faire l’objet de diagnostics quant à la vulnérabilité des massifs face à la sécheresse ou à la canicule.

Un complément signale que « la cartographie des dessertes intégrera le futur outil informatique d’accès à la ressource forestière ».

Après l’approbation du PNFB, vient maintenant la définition des programmes régionaux, en cours d’élaboration. Le suivi des mesures annoncées est à venir également. À cette fin, des indicateurs sont à l’étude, sous la houlette d’un comité dédié.

Chrystelle Carroy/Forestopic

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