Silva Numerica développe sa forêt virtuelle pédagogique qui rétrécit le temps

Simulateur forestier de Silva Numerica (copie d’écran)
Simulateur forestier de Silva Numerica (copie d’écran)
Silva Numerica développe sa forêt virtuelle pédagogique qui rétrécit le temps

Démarré en 2016, le projet de simulateur forestier s’enrichit via le retour d’expériences d’utilisateurs, avec de nouvelles évolutions en perspective.

 

« Silva Numerica, ce n’est pas un jeu, mais un outil pédagogique. »

Michel Guyot, pilote du projet, le précise d’emblée. Dans le cadre des formations forestières, cette plateforme numérique vient en complément des travaux sur le terrain. Elle permet de visualiser et d’évaluer l’effet des pratiques sylvicoles sur une forêt virtuelle, en accélérant le temps, ce qui revient à faire vieillir les peuplements forestiers et leurs écosystèmes.

Le développement de Silva Numerica a démarré en 2016, dans le cadre du programme gouvernemental « Investissements d’avenir ». Quatre ans plus tard, le simulateur s’avère opérationnel, mais reste au stade de prototype, car en évolution. Avec de nouvelles perspectives, présentées lors d’une webconférence du 3 décembre 2020, au salon professionnel ForestInnov.

Au fur et à mesure que les formateurs utilisent Silva Numerica et y font entrer des scénarios, le logiciel s’enrichit.

« Proposer des outils pédagogiques innovants, ludiques, susciter des vocations auprès de jeunes apprenants qui pourraient se passionner pour la forêt », sont quelques-uns des objectifs poursuivis, relève Michel Guyot, chef de projet Silva Numerica au lycée Granvelle (établissement d’enseignement et de formation professionnelle agricole de Besançon).

Des travaux de recherche doivent évaluer la plus-value de cette forêt numérique, que ce soit en comparaison avec les formes d’apprentissage classiques ou pour savoir lequel, du casque de réalité virtuelle ou de l’écran, paraît le plus pertinent, notamment en termes de charge mentale. Ainsi, deux thèses sont en cours, l’une relève d’AgroSup Dijon et l’autre, de l’université de Bourgogne et du CNRS.

Des réflexions portent sur l’intégration de données de vulgarisation, sur le développement de modules d’autoformation pour les professionnels forestiers ou sur une mise en réseau de simulateurs réunis au sein d’un même chantier forestier virtuel.

À terme, Silva Numerica pourrait se coupler à un logiciel suisse, le Sylvotech WebAppMartelage, créé à la Haute École spécialisée bernoise (BFH), et qui fait appel à des photographies sphériques et à la géolocalisation (GPS). Silva Numerica pourrait aussi se conjuguer avec le marteloscope numérique issu de l’application « Hammer », portée par le lycée de Bazas, et basée sur des relevés dendrométriques numérisés – un marteloscope consiste en « une parcelle forestière sur laquelle tous les arbres sont inventoriés et numérotés », selon l’institut FCBA.

En coulisses, deux organisations développent Silva Numerica, soit Shine Research, entreprise de Besançon spécialisée dans les technologies pour le jeu vidéo multiplateforme, et l’Institut Image de Chalon-sur-Saône, en charge de la simulation des écosystèmes forestiers.

Sur la période 2016-2020, Silva Numerica a mobilisé un budget de 2,4 millions d’euros, dont 1,3 million d’euros de subventions. Le programme a pour financeurs l’État via la Banque des Territoires (Caisse des Dépôts), ainsi que les ministères de l’Agriculture et de l’Éducation nationale, l’Union européenne (fonds Feder), le conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, Grand Besançon Métropole, la Mutualité sociale agricole (MSA), le Crédit agricole, Amvalor (Arts et Métiers), et Shine Research. Aux côtés d’une quarantaine de partenaires*.

C. C./Forestopic

* Acteurs de la recherche et développement (université de Bourgogne, AgroParisTech, Inrae...), établissements d’enseignement, institutions (collectivités, ministères...), tenants de la filière forêt-bois (Office national des forêts, Centre national de la propriété forestière, FCBA, parc naturel régional du Morvan, Fibois BFC, Fédération des entrepreneurs des territoires, fabricants de machines forestières…).

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