Formation: les ébénistes prennent le tournant du numérique

Aux côtés du numérique, le dessin à la main reste d’actualité pour les ébénistes
Aux côtés du numérique, le dessin à la main reste d’actualité pour les ébénistes. Ici, une réalisation lors d’un stage de dessin à Lyon organisé par l’Unama (crédit de l’illustration: droits réservés)
Formation: les ébénistes prennent le tournant du numérique

À la suite du brevet des métiers d’art, le CAP d’ébéniste intègre le numérique. De même pour le certificat technique des métiers, qui doit être déployé à partir de septembre 2017.

 

Le certificat d’aptitude professionnelle (CAP) d’ébéniste va connaître un toilettage à partir de la session 2019. En effet, un arrêté paru au Journal officiel le 25 mars 2017 actualise les référentiels sur lesquels se base cette formation.

Ce métier d’art, dédié à la fabrication de meubles, continue à mettre le bois à l’honneur, tout en invitant une pluralité de matériaux. L’ébénisterie voit aussi ses secteurs d’activité précisés dans les textes. Cela va du marché des particuliers jusqu’à l’aéronautique, en passant par les architectes, les designers ou les collectivités locales.

Avec une principale nouveauté dans le parcours de formation : « L’introduction du numérique », relève Patrick Kruse, directeur délégué de l’Union française de l’artisanat des métiers de l’ameublement (Unama), fédération qui a été consultée par le gouvernement lors de l’élaboration de la nouvelle mouture du CAP.

« Le numérique raccourcit les processus de fabrication »

Patrick Kruse fait part d’une nouvelle approche :

« Nous nous sommes attachés à l’acquisition des fondamentaux avec des outils du temps présent, afin que les jeunes puissent s’accommoder de la façon dont se conçoivent et se fabriquent les meubles dans les entreprises. Il s’agit aussi de désacraliser ces outils numériques, de montrer qu’ils n’opèrent pas par magie, qu’ils ne remplacent pas le dessin à la main, qu’il ne suffit pas d’appuyer sur un bouton, mais qu’un cerveau est à l’œuvre. »

Les outils informatiques interviennent lors de la phase de conception, pour les cotes d’usinage, voire comme un support de présentation d’un produit fini.

« Le numérique raccourcit les processus de fabrication »,

ajoute Patrick Kruse.

La modélisation des données ou BIM, une étape « inévitable »

Le CAP de spécialité « ébéniste » invite donc le numérique, comme l’a fait avant lui le brevet des métiers d’art (BMA, niveau Bac), dont la réforme a été engagée en 2014.

La modélisation des données du bâtiment ou BIM constituera-t-elle un prochain saut technologique pour les orfèvres du bois ?

« À l’horizon de 5 ou 6 ans, le BIM sera inévitable, par exemple pour les agencements d’intérieur qui s’insèrent dans un élément architectural conçu selon cette méthode. »

La profession s’apprête aussi à développer l’apprentissage. Un nouveau certificat technique des métiers (CTM), déjà en test dans plusieurs établissements, est en cours de lancement. Les centres de formation des apprentis (CFA) pourront le proposer, pour les ébénistes, à partir de la rentrée scolaire 2017. Avec, au programme, du dessin d’art, du dessin technique et, bien sûr, du numérique.

Chrystelle Carroy/Forestopic

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