Danzer ferme son usine française de placages et lames de bois

Consommatrice de frêne et de chêne, l’unité de Souvans peut transformer 20 000 m3 de bois brut par an
Consommatrice de frêne et de chêne, l’unité de Souvans peut transformer 20 000 m3 de bois brut par an (crédit photo: Géoportail IGN-France – vue aérienne)
Danzer ferme son usine française de placages et lames de bois

Le groupe autrichien va mettre à l’arrêt son site de production de Souvans, dans le Jura. L’usine franc-comtoise, dotée de procédés de tranchage du bois, venait de faire l’objet d’un investissement de 13 millions d’euros.

 

Danzer engage la fermeture de son usine de Souvans (Bourgogne-Franche-Comté). Le groupe autrichien, spécialiste des bois de feuillus, y produit des placages décoratifs en frêne, ainsi que des lames de parement en chêne destinées à l’industrie des parquets techniques collés en trois plis.

Avec 95 collaborateurs, le site correspond à une pleine capacité annuelle de transformation de 20 000 m3 de grumes (de qualité B et C pour le chêne). C’est la seule unité française du groupe qui rassemble 1 600 salariés au total et une dizaine d’usines, en Europe et en Amérique du Nord, pour environ 200 millions d’euros par an de chiffre d’affaires.

Demande des industriels versus approvisionnement

Danzer motive cette décision par « la diminution de la demande en placages certifiés PEFC et par la disponibilité limitée de matière première appropriée ». Fabrice Langlet, responsable du site de Souvans, précise :

« Nos clients, les plus gros consommateurs de placages européens, veulent exclusivement du bois FSC, alors que les forêts françaises sont surtout certifiées PEFC. Il s’agit pour nous de stopper l’hémorragie, car nous ne parvenons pas à vendre notre production. »

Du côté du chêne, « nous avons connu une relative concurrence des exploitations chinoises, mais elle s’est arrêtée depuis le mois d’avril », poursuit le responsable.

Les tensions d’approvisionnement s'exercent donc ici d’abord sur le frêne, par ailleurs touché par la chalarose.

Danzer dément toute délocalisation

En septembre 2017, Danzer faisait état de l’achèvement de la modernisation de l’installation de Souvans (ex-Jura Placages). Cet investissement de 13 millions d’euros visait à moderniser l’usine et à élargir l’éventail de ses produits bois pour le marché européen, voire mondial.

De plus, le groupe figure parmi les lauréats de l’appel à projets BCIAT de 2016, géré par l’Ademe. Ce qui lui ouvre l’accès à des aides publiques, en vue d’une production thermique, à partir de biomasse, de 2 000 tonnes équivalent-pétrole par an.

D’aucuns craignent aujourd’hui une délocalisation de la production en République Tchèque. Une information que dément Danzer.

« Trop tôt » pour un PSE ou la recherche d’un repreneur

Danzer a fait part, ce 2 juillet 2019, d’un plan de restructuration économique à ses équipes jurassiennes. Concernant la mise en œuvre d’un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) ou la recherche d’un repreneur, « il est encore trop tôt », répond Fabrice Langlet, alors que la fermeture du site vient à peine de faire l’objet d’une annonce officielle.

Un tenant du bois certifié FSC s’est départi d’une usine récemment, également en Bourgogne-Franche-Comté, compromettant ainsi sa distribution de produits en bois local dans l’Hexagone. Il s’agit d’Ikea, qui a cédé son unité de Lure (Haute-Saône), début 2019, au fabricant de meubles P3G Industries.

C. C./Forestopic

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