Forêt-bois: le douglas, un migrant qui a de l’avenir

Forêt-bois: le douglas, un migrant qui a de l’avenir

Essence prometteuse, le douglas connaît une ressource forestière vieillissante. Des pistes émergent en vue d’en adapter la sylviculture. CFBL prend position.

« Le douglas est un exemple d’intégration parfaite d’une population de migrants venus de la côte ouest américaine »,

aime à dire Jean-Philippe Bazot, président de l’association interprofessionnelle France Douglas.

Ce résineux sait se montrer vaillant en cas de sécheresse modérée. Les qualités de son bois, dont la résistance mécanique et la durabilité, en font une essence prometteuse pour l’industrie. Les couleurs tirant sur le rouge, qu’il arbore avec l’âge, lui donnent des tons caractéristiques. Mais comment le faire pousser de manière à satisfaire le marché ?

La question ne va pas de soi. D’où l’ouvrage* que fait paraître la Coopérative forestière Bourgogne Limousin (CFBL)*. Cette publication aborde aussi bien la ressource forestière et la sylviculture du douglas, que ses débouchés dans l’emballage (pour les petits bois issus des coupes d’éclaircie), la charpente ou le bois massif reconstitué.

Des nœuds noirs à proscrire

L’Hexagone peut se targuer d’abriter le plus grand massif forestier de douglas d’Europe, avec 420 000 ha au total, selon France Douglas, dont 84 % en forêts privées. C’est surtout dans le Limousin, en Auvergne, Bourgogne et Rhône-Alpes qu’ont été érigées les douglasaies, à partir des années 1960. Mais la ressource vieillit, ce qui n’est pas pour plaire aux transformateurs.

Jean-Cyrille Ducret, président éponyme de la scierie Ducret, basée dans l’Ain, témoigne :

« Le diamètre moyen est passé de 18-30 cm à 25-40 cm, avec un problème de nœuds noirs. Avec le grossissement des diamètres, la qualité se dégrade. Aussi, il nous faut inventer de nouveaux produits. De plus, nous avons dû mettre au point de nouveaux systèmes de sciage pour pallier ce grossissement. »

Les nœuds noirs sont à proscrire, rappelle Michel Moulin, directeur technique de CFBL :

« Les nœuds noirs produisent le plus souvent des nœuds non adhérents, des trous dans le sciage, qui confèrent au bois un point de plus faible résistance mécanique. »

Le nœud résulte de l’ancrage de la branche sur le tronc de l’arbre, décrit le livre de CFBL. Le nœud noir apparaît en présence d’une branche morte. En revanche, « de petits nœuds sains et verts n’altèrent pas la résistance mécanique », nuance Michel Moulin.

Innover pour valoriser les gros bois

Le vieillissement de la ressource pourrait entraîner une érosion des prix, alors que les volumes de gros bois vont croissant sans qu’ils se distinguent par une qualité particulière. La récolte devrait plus que doubler dans les 20 prochaines années pour passer de 2,3 millions de m3 en 2014 à 6 millions de m3 en 2035, selon les projections de France Douglas.

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