2020, c’est aussi l’année des innovations pour la forêt et le bois

Oto, « fauteuil à étreindre » (photo: droits réservés)
Oto, « fauteuil à étreindre » (photo: droits réservés)
2020, c’est aussi l’année des innovations pour la forêt et le bois

La Canopée, Trophée Jean-Paul Lanly… Des concours ont permis de dénicher des innovations de provenant de start-ups, d’entreprises familiales ou encore de travaux de recherche.

 

L’année 2020 a notamment vu la première édition du concours La Canopée, dédié aux innovations dans la forêt et le bois, et organisé par le réseau d’investisseurs Forinvest et par l’École supérieure du bois, avec plusieurs soutiens financiers* et autres partenaires. La Canopée a désigné les trois lauréats ci-après, qui reçoivent chacun 5 000 euros.

Oto, « le fauteuil à étreindre », a remporté l’adhésion du jury par « la rencontre encore trop inédite entre le beau et le thérapeutique » qu’il propose. L’ébéniste Alexia Audrain, basée à Nantes, a conçu ce meuble pour les personnes autistes et pour répondre à leur « besoin d’être contenues, serrées fortement ; les pressions profondes les aident à prendre conscience de leur corps, à se sentir plus apaisées », explique-t-elle. Ainsi, une télécommande vient resserrer les parois intérieures de ce fauteuil enveloppant et anti-stress. De hêtre et de bouleau, le bois apporte une touche moderne et chaleureuse. Après de premiers tests, la conceptrice prévoit une validation à grande échelle de cette invention, avec des partenaires du monde médical.

« Hybridal », le plancher en bois-béton collé de Cruard Charpente et Construction Bois (implanté en Pays-de-la-Loire) se caractérise par « la mixité des matériaux, la traçabilité des approvisionnements et l’implantation sur le territoire ». Ce procédé mise sur l’économie de matière et sur la légèreté des systèmes constructifs, ciblant un marché de masse. L’entreprise entend appliquer son innovation à d’autres éléments, les façades en particulier, et nourrit l’ambition de se fournir à 100 % en bois de France, contre 78 % aujourd’hui.

Ephemere Square se voit récompensé pour ses structures d’espaces événementiels, cloisons et autres cabanes de jardin en bois, modulables et réutilisables. L’entreprise se fournit en Auvergne avec du douglas contrecollé abouté. Pour les modules d’intérieur, elle envisage de mobiliser du peuplier.

En son édition 2020, le Trophée Jean-Paul Lanly de l’Académie d’agriculture, tourné vers le bois français, est décerné à :
Bois déroulés de Champagne pour le déroulage et le séchage du bois de peuplier. Issue d’une alliance entre les sociétés familiales Thebault et Drouin, l’entreprise traite dans le Grand Est près de 40 000 m3 de grumes par an. Elle produit des placages pour les usines de contreplaqué de ses deux actionnaires, situées dans la Sarthe (Drouin) et les Deux-Sèvres (Thebault), et qui alimentent les marchés de l’agencement, de l’ameublement ou de l’emballage industriel ;
Dom’Innov, entreprise savoyarde qui propose le système de construction breveté Blokiwood. Sa technologie utilise des panneaux de fibres orientées (OSB), permettant de fabriquer « des ossatures bois à partir de bois d’éclaircie récolté en France », feuillus et résineux.

L’Académie d’agriculture a aussi récompensé, avec le prix scientifique 2020 de la fondation Xavier-Bernard, les travaux de Marion Siméoni portant sur le « développement d’outils pour la valorisation du pin d’Alep : de la ressource estimée par massif à la qualité évaluée par arbre ».

Titulaire d’un triple diplôme de sciences et ingénierie forestières (AgroParisTech) et d’ingénieur d’AgroParisTech et de l’École nationale supérieure des technologies et industries du bois (Enstib), aujourd’hui chef de projet aménagement à l’Office national des forêts dans le Vaucluse, Marion Siméoni a mené des recherches en terre méditerranéenne, afin de jeter les bases d’une filière à créer pour le pin d’Alep. Elle a développé trois outils :
– prédiction de la surface terrière des peuplements (espace occupé par les troncs d’arbres), avec une cartographie de la ressource forestière à partir des données satellitaires de Sentinel-2 ;
– simulation de l’évolution des peuplements de pin d’Alep en fonction de scénarios sylvicoles, pour guider le gestionnaire de la forêt ;
– classement visuel des bois ronds de cette essence selon leur qualité, en vue de leur valorisation.

C. C./Forestopic

* France Bois Forêt, Codifab, Fransylva, Crédit agricole, Xylofutur, Piveteaubois, Siat, Archimbaud, Monnet-Seve Sougy, les régions Nouvelle-Aquitaine et Pays-de-la-Loire.

Reproduction interdite sans autorisation écrite préalable.