Sélectionner les territoires où s’érigeront des immeubles en bois, c’est l’objet de l’appel à manifestation d’intérêt (AMI) lancé par ADIVbois. Avec déjà plusieurs villes candidates pour accueillir ces démonstrateurs.
Plus c’est haut, plus c’est beau ? ADIVbois* vient de lancer, le 7 juin 2016 à Paris, l’appel à manifestation d’intérêt (AMI) pour identifier les sites qui accueilleront les futurs « immeubles à vivre bois ». Ces bâtiments sont susceptibles de s’élever sur dix niveaux et plus.
Plusieurs villes affichent d’ores et déjà leur volonté de se porter candidates, soit Paris, Saint-Étienne, Le Mans et Marne-la-Vallée à travers l’aménageur Epamarne/Epafrance. La communauté urbaine de Strasbourg se montre, elle aussi, intéressée.
Affirmant leur volonté politique de soutenir le mouvement, deux ministres ont fait le déplacement aux côtés d’ADIVbois, Stéphane Le Foll, ministre chargé de la forêt, et Emmanuelle Cosse, ministre du Logement et de l’Habitat durable.
Un futur siège social en bois pour l’ONF ?
À Paris, « le site n’est pas encore choisi », indique Jean-Louis Missika, adjoint à la maire de Paris, chargé notamment de l’urbanisme et de l’architecture.
Le ministre Stéphane Le Foll pourrait lui donner des idées :
« Si le siège de l’ONF, ce n’est pas le prochain bâtiment en bois, nous aurons raté le coche. »
Cela laisse entrevoir, par ailleurs, un possible déménagement du siège social de l’Office national des forêts (ONF), aujourd’hui situé à Paris.
Des points de repères en bois dans la ville
L’esprit de l’AMI consiste à ériger des points de repère en bois dans les villes et les communes, comme l’a souligné Franck Mathis, copilote d’ADIVbois :
« Si l’on veut massifier la construction bois, il faut des éléments suffisamment grands pour qu’ils soient visibles et que l’idée de construire en bois entre dans la culture collective. »
Résineux et feuillus, tous sont les bienvenus. Cependant, Stéphane Le Foll, jouant sur les mots, insiste sur le fait de « redonner du charme aux feuillus ».
L’AMI s’articule aussi avec les enjeux climatiques. Stéphane Le Foll veut ainsi instaurer un slogan : « 1 m3 de bois, c’est une tonne de CO2 stockée. »
Un site par région !
Les collectivités locales, les aménageurs, propriétaires fonciers, les promoteurs publics ou privés sont invités à se manifester en vue de proposer des sites pilotes dans le cadre de l’AMI. Ces sites se destinent à recevoir des démonstrateurs, sous la forme de constructions de moyenne ou grande hauteur, voire aussi avec une composante d’aménagements intérieurs en bois.
Selon Franck Mathis :
« Le vrai défi serait qu’il y ait un site par région. »
Avec deux conditions préalables, l’existence d’un foncier disponible et une réglementation locale qui autorise la construction de bâtiments de grande ou moyenne hauteur.
PIA et plan « Industries du bois »
Cette opération « immeubles à vivre bois » s’appuie sur un soutien financier du programme « investissements d’avenir » (PIA). Elle bénéficie d’un accompagnement d’Adivbois et du plan urbanisme construction architecture (PUCA).
L’AMI s’inscrit dans le cadre du plan « Industries du bois », porté par Adivbois en lien avec le Codifab, comité professionnel de développement des industries françaises de l’ameublement et du bois.
Sélection des sites et concours national
Les candidats ont jusqu’au 9 septembre 2016 pour déposer leur dossier, pour une sélection dans les semaines qui suivent.
Dans un deuxième temps, un concours national de conception-réalisation doit être lancé fin décembre 2016, en vue d’une désignation des lauréats d’ici à la mi-2017.
Une démarche similaire est à l’étude pour les centres-bourgs en milieu rural.
Chrystelle Carroy/Forestopic
* Adivbois : association pour le développement des immeubles à vivre en bois.