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À Tours, Montreuil, Paris, ou près de Toulouse, des logements collectifs invitent le bois dans leur ossature, en bardage ou encore avec du CLT.
Ce sont des bâtiments qui ont en commun de recourir au bois dans le cadre d’habitats collectifs. Constructions neuves ou en réhabilitation et surélévation, il s’agit de logements sociaux à Montreuil, Tours et Paris, de logements participatifs à Ramonville Saint-Agné (Haute-Garonne). Finalisées ou en voie de l’être, ces quatre opérations ont été présentées lors du colloque « solutions bois » du CNDB, organisé à Paris, le 7 juillet 2016. Certaines d’entre elles ont recours à du bois français.
À Montreuil, « le plus haut bâtiment de France en ossature bois »
À Montreuil, en Seine-Saint-Denis, l’efficacité énergétique fut l’un des fils conducteurs dans la réalisation de 17 logements sociaux sur six niveaux, livrés le 18 juillet 2016. Signé par A003 Architectes, l’immeuble a pour maître d’ouvrage Grand Paris Habitat pour Osica (groupe SNI).
Le bois se retrouve dans l’ossature bois et les bardages horizontaux et verticaux, les menuiseries, ainsi que dans la cage d’ascenseur en bois lamellé-croisé (cross laminated timber, CLT). Une partie des planchers est en CLT également. Le tout représente 350 m3 de bois.
Les façades sont en mélèze et en douglas prégrisaillés, les ossatures en épicéa, les menuiseries en pin sylvestre. La construction bois s’est alimentée auprès de Lorraine Industrie Bois, Eugen-Decker, Pfeifer, Sivalbp. Le bois provient du massif vosgien et en petite partie d’Allemagne, en fonction des achats des scieurs, nous précise Socopa, spécialiste de l’ossature bois et partie prenante de l’opération. Les scieurs autrichiens de KLH ont fourni le CLT.
Le bâtiment de Montreuil s’insère en milieu urbain dense. Ses concepteurs ont voulu l’inscrire dans l’écriture architecturale des faubourgs. Il comprend, par ailleurs, deux locaux d’activité, un local à vélos, un jardin. Au final, cette construction de cinq étages se présente comme « le plus haut bâtiment de France en technique ossature bois ».
L’ensemble dispose notamment de la certification Passiv Haus et du label Bâtiment biosourcé, lequel fixe des seuils en fonction du taux d’incorporation de matériaux biosourcés (en kg par m² de surface de plancher). L’opération montreuilloise se veut reproductible, avec un coût à 1 850 euros le m2 habitable.
À Tours, 20 logements, plus de 1 200 m3 de bois
Livrés en 2015, labellisés BBC, 20 logements sociaux ont pris place dans l’écoquartier Monconseil de Tours. Réalisés sous la maîtrise d’ouvrage de Tours Habitat, ils ont impliqué l’agence d’architecture Éva Samuel, ainsi qu’Altibois Construction et EVP Ingénierie.
Inspirés du style des résidences pavillonnaires, les édifices s’élèvent sur trois et quatre étages. Les volumes de bois utiles mobilisés se répartissent entre le CLT (510 m3), le contrecollé (26 m3), l’ossature (68 m3) et le bardage (633 m3), soit plus de 1 200 m3 de bois au total. L’épicéa utilisé pour le CLT provient de l’autrichien KLH ; le mélèze du bardage a aussi fait le chemin depuis l’Autriche.
Selon l’architecte Éva Samuel :
« Conserver le bois à l’intérieur a été accepté par les habitants qui revendiquent cette caractéristique comme une qualité majeure. »